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Toulouse prend un arrêté anti-prostitution

La prostitution est interdite depuis lundi dans les quartiers du nord de la ville de Toulouse par le maire UMP, Jean-Luc Moudenc. Une mesure réclamée par certains riverains, mais vivement critiquée par les prostitué(e)s et les associations qui leur viennent en aide.
Article rédigé par Justine Cohendet
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (La prostitution a été interdite dans cinq quartiers de la ville de Toulouse. © MaxPPP / Thierry Bordas)

"Il est interdit aux personnes se livrant à la prostitution de stationner ou de se livrer à des allées et venues répétées sur les rues...". Le maire UMP de la ville de Toulouse, Jean-Luc Moudenc, a signé hier un arrêté prohibant la prostitution dans cinq quartiers de la ville. 

 

La nouvelle mesure, valable pour un an, était une promesse de campagne du maire qui a ravi, en mars dernier, la ville aux socialistes. Selon l’adjoint à la sécurité, Olivier Arsac, les riverains se sont plaints à plusieurs reprises, il s’agissait donc "de soulager ces quartiers en tension ".

Pas de contravention pour les clients

La police pourra verbaliser les prostitué(e)s qui ne respecteront pas l’arrêté dans les cinq zones établies. Celles-ci risquent une amende de 38 euros. Les clients, eux, ne seront pas inquiétés.

Un arrêté qui a provoqué l’ire du Syndicat du travail sexuel toulousain (STRASS) et des associations qui viennent en aide aux prostitué(e)s. Pour la secrétaire générale du STRASS, Marie Prin, l’interdiction va "mettre en danger " les prostitué(e)s en "diminuant leurs revenus et en les poussant à accepter des clients " qu’elles n’auraient "pas voulus au départ. "

Les associations craignent une précarisation des prostitué(e)s 

Sonia Gonzales, infirmière à l’association toulousaine Grisélidis qui lutte contre le sida, se dit également inquiète des conséquences de cette mesure. Cet arrêté risque de "déplacer " les travailleurs du sexe "à la périphérie de la ville " où la violence est plus grande. Elle regrette que des "actions de médiation"  n’aient pas été engagées entre les riverains et les prostitué(e)s afin de limiter les nuisances.

 

La ville de Toulouse n’est pas la première à avoir pris une telle mesure. A Lyon, par exemple, sept arrêtés interdisent le stationnement des camionnettes de prostitué(e)s. Le STRASS a appelé à manifester vendredi 11 juillet devant le Capitole pour protester contre ces mesures.

Une proposition de loi est actuellement en examen au Parlement, visant à abolir le délit de racolage passif et punir "l'achat d'actes sexuels".

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