Tension extrême en Guadeloupe
L'"engagement de l'Etat" pour 2009 est au total de 185,3 millions d'euros, indique ce tableau fourni aux représentants de fédérations professionnelles et d'associations ultra-marines. Parmi les "mesures de soutien à l'économie", la principale ligne est "le soutien à l'investissement au titre de la relance" (25 millions d'euros). M. Jégo compte aussi parmi ces mesures de soutien "une extension du soutien par la loi pour le développement économique de l'outre-mer à l'agro-nutrition" (1,5 million d'euros), qui va être examinée par le Parlement.
La principale ligne est "la prime de solidarité active et le revenu de solidarité active" , qui figure parmi les "mesures sociales", dont le versement a été avancé en 2009. Elle est dotée de 66 millions d'euros, contre 10 millions cette année. Pour les deux années 2009 et 2010, 17 millions d'euros sont inscrits en faveur du logement social. Pour ces deux mêmes années, l'Etat inscrit en "autres mesures" 33 millions d'euros pour "les dotations à la région en matière de formation professionnelle", 51 millions pour "le soutien à l'agriculture" et 13,5 millions pour la "continuité territoriale" (aide aux billets d'avion).
Patrick Karam, délégué interministériel pour l'Egalité des chances des Français d'outre-mer s'est exprimé sur France Info pour la première fois depuis le début du mouvement de grève en Guadeloupe. Tout en se disant d'accord avec les revendications du collectif contre l'exploitation, Ce Guadeloupéen estime qu'il faut aussi savoir terminer une grève. Pour ne pas détruire la vie économique de l’île.
Violence autour des barrages
Pendant ce temps en Guadeloupe des barrages spontanés étaient érigés par les manifestants. L'un de ces barrages, situé au Gosier, une petite commune touristique située à 5 km de de Pointe-à-Pitre, était enflammé et des CRS, munis de boucliers recevaient des jets de pierres. Sur le pont de La Boucan à Sainte-Rose (Basse-Terre) des groupes de jeunes caillassaient les forces de l'ordre, selon des journalistes sur place. Trois gendarmes mobiles ont été légèrement blessés, selon la même source. Les forces de l'ordre ont procédé à des tirs de grenades lacrymogènes et un véhicule anti-émeute était visible sur place.
Elie Domota, porte-parole du Collectif contre l'exploitation (LKP), a affirmé à France-Info qu'"au lieu de respecter ses engagements vis-à-vis du peuple guadeloupéen, l'Etat français, une fois de plus, préfère réprimer". "Aujourd'hui, si l'Etat français n'a pas encore tiré, c'est simplement parce qu'il y a trop de caméras", a affirmé M. Domota.
Alors que la grève générale lancée le 20 janvier en Guadeloupe entre mardi dans sa cinquième semaine, la Guadeloupe a connu une poussée de tension avec interpellations et gardes à vues. Une cinquantaine de personnes ont été interpellées, selon le procureur de la République Jean-Michel Prêtre. Le secrétaire d'Etat à l'Outremer Yves Jégo a appelé à la "trêve". Le président Nicolas Sarkozy a fixé un rendez-vous jeudi aux élus d'Outre-mer.
Caroline Caldier avec agences
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