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Témoignage "J'ai grandi avec le poids du silence" : Guillaume, victime de viols pendant presque 15 ans, veut briser le tabou de l’inceste

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Témoignage : Guillaume, victime de viols pendant presque 15 ans, veut briser le tabou de l’inceste
Témoignage : Guillaume, victime de viols pendant presque 15 ans, veut briser le tabou de l’inceste Témoignage : Guillaume, victime de viols pendant presque 15 ans, veut briser le tabou de l’inceste (France 2)
Article rédigé par France 2 - S.Brunn, M.Rénier, J.Martin, L.Lavieille
France Télévisions

Cet homme a été victime d’inceste de la part de son père à partir de ses 5 ans. Il raconte sa souffrance, le poids du silence, sa prise de parole et sa reconstruction. 

L'affaire Olivier Duhamel continue de libérer la parole sur l'inceste. Victime de viol par son père dès l’âge de 5 ans, Guillaume témoigne à son tour pour tenter de briser un tabou qui ne l’a fait que trop souffrir. Cet inceste, qu’il a subi pendant presque quinze ans, a détruit son enfance. "Généralement, ça se passait la nuit, dans ma chambre, quand maman dormait, et puis quelques fois en journée, quand je me retrouvais seul avec lui. J’ai grandi avec ça, avec le poids de cette histoire, et le poids du silence", explique-t-il aux journalistes de France Télévisions.

Pendant des années, Guillaume a été incapable de dénoncer son agresseur. "Il m’a dit que si j’en parlais, j’aurais des problèmes, et c’est quelque chose que j’ai intégré étant enfant. La peur d’avoir des problèmes, de détruire le couple de ma mère et mon père, de détruire ma famille, m’a empêché de parler."

"Tout le monde ne se relève pas de ça"

Finalement, à 27 ans, il trouve le courage de mettre des mots sur ce qu’il a subi, et décide de porter plainte. Son père reconnaît les faits, mais décède avant d’être jugé. Guillaume entame alors un processus de reconstruction, qui le conduit au bord de l’abîme. "Le vrai cauchemar pour moi, ça a été après", se rappelle-t-il, en évoquant des TOC de rangement et de propreté, des angoisses, sa dépression, puis son envie de mourir, et ses nombreuses tentatives de suicide.

Depuis deux ans, Guillaume ne travaille plus, par peur de se soumettre à quelqu’un qui pourrait "lever la voix", et réveiller en lui ses souffrances. Mais aujourd’hui, il a réussi à faire avec le traumatisme, pour le dépasser. "Parfois, je me dis que si j’ai la chance d’être ce que je suis, c’est grâce à ça, j’ai réussi à en faire une force. Je pense que tout le monde, malheureusement, ne se relève pas de ça, et moi je m’en relève, et c’est super", conclut-il, très ému. 

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