Trottinettes électriques interdites de trottoir : "Tout piéton a droit à la quiétude" selon la Ligue contre la violence routière
La ministre des Transports Elisabeth Borne a annoncé mardi une évolution du code de la route pour intégrer les nouveaux moyens de transport comme les trottinettes électriques. Pour Chantal Perrichon, la présidente de la Ligue contre la violence routière, c'est une évolution nécessaire.
La ministre des Transports Élisabeth Borne a annoncé mardi 23 octobre à l’Assemblée nationale l’interdiction des trottinettes électriques sur les trottoirs. Une nouvelle catégorie de véhicules sera prochainement créée dans le code de la route et ces engins, roulant parfois jusqu’à 25 km/h et jugés dangereux pour les piétons, seront cantonnés aux pistes cyclables.
Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, s’est félicitée de cette mesure. En un an, les accidents de trottinettes et rollers ont fait 300 blessés, et tué cinq personnes.
francinfo : Une législation autour des trottinettes électriques était-elle attendue depuis longtemps ?
Chantal Perrichon : Elles n’avaient pas d'autorisation légale pour être dans l'espace public, parce qu'elles n'existaient pas en tant que véhicule. On a vu proliférer ces engins parce que les fabricants et les assurances y ont vu un très gros marché. Il fallait répondre vite, car lorsqu'un comportement qui met en danger la vie des autres s'installe, il est très difficile de le faire changer. Il était temps de rappeler que le trottoir doit rester un sanctuaire pour les piétons et pour les plus vulnérables. Il y a des gens âgés, des enfants, des déficients visuels, des handicapés... Certains, pour gagner quelques minutes, risquent de bousculer, de heurter ou blesser, des séniors qui resteront claquemurés chez eux parce qu'ils sont mis en danger.
Le terme "mise en danger" n'est-il pas trop fort en parlant de trottinettes électriques ?
Quand elles vont jusqu'à 25km/h et qu'elles peuvent être débridées, je vous garantis qu'elles peuvent catapulter un enfant qui peut avoir un traumatisme crânien. Pareil pour une personne adulte : il y a des chutes actuellement, des gens qui sont bousculés, mais aussi des délits de fuites, parce qu’ils ne s’arrêtent pas tous pour voir les conséquences des accidents.
Le développement de ce déplacement s'est fait de façon anarchique jusqu'ici ?
Il y avait un espace libre et les fabricants s'y sont engouffrés pour des raisons économiques. Voyez ce qui arrive à San Francisco : des start-up ont valorisé ces déplacements, ces engins sont maintenant déposés absolument n'importe où, à l'entrée des immeubles, devant les garages, sur les trottoirs...
Est-ce qu'il faut aller jusqu'à interdire ces trottinettes électriques ?
Les pratiques européennes sont très différentes, certaines villes les ont interdites, notamment au Danemark. Dans un premier temps, nous voulons qu’elles aillent sur les pistes cyclables et qu'il y ait des contrôles. La priorité, ce sont les trottoirs : tout piéton doit pouvoir déambuler en toute quiétude et s'autoriser un pas de côté sans être renversé.
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