Coup de frein sur la limitation à 80 km/h ?
Dès le début du mouvement des "gilets jaunes", la hausse des carburants et le passage à 80km/h sur le réseau secondaire furent des accélérateurs de tension. Cette réforme n'est-elle pas en train de vivre ces dernières heures ?
La symbolique mesure des 80 km/h est à nouveau remise en cause ; de quoi satisfaire les élus locaux qui réclament depuis des mois plus de souplesse sur les routes secondaires. Richard Ferrand, président de l'Assemblée nationale, a fait un pas de plus dans cette direction dimanche 27 janvier, expliquant comment selon lui, la mesure doit être appliquée au cas par cas : "On pourrait donner aux présidents de conseils départementaux et aux préfets une autorité conjointe pour déroger à cette règle". Un revirement déjà esquissé par le chef de l'État, lors du lancement du grand débat national dans l'Eure.
Un signal fort ?
Face à plus de 600 maires, Emmanuel Macron avait laissé la porte ouverte à des aménagements, expliquant que "par le dialogue plus territorial (...) on pourrait trouver quelque chose de plus pragmatique, qui soit mieux accepté, qui ait le même résultat". Finalement, les conseils départementaux pourraient décider, selon les tronçons, de limiter la vitesse à 80 ou 90 km/h. Un rétropédalage de l'exécutif, mais qui, selon le politologue Bernard Sananès, aurait un effet positif dans l'opinion : "Ça pourrait être un signal fort envoyé à ceux qui considèrent que trop de décisions sont prises de manière uniforme depuis Paris". L'abandon de cette mesure serait un camouflet pour Édouard Philippe qui l'a défendue malgré les controverses. Le Premier ministre sera en Seine-et-Marne lundi 28 janvier pour dévoiler un premier bilan six mois après l'entrée en vigueur de la limitation.
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