Le marquage systématique des vélos neufs est "une mesure importante pour construire un système vélo efficace"
Dès le début de l'année 2021, les vélos vendus en magasin seront marqués pour faciliter l'identification des propriétaires légitimes de vélos volés.
Le marquage systématique des vélos neufs est "une mesure importante pour construire un système vélo efficace", a déclaré mardi 29 décembre sur franceinfo Olivier Schneider, président de la FUB, Fédération française des usagers de la bicyclette. À partir du 1er janvier 2021, les vélos vendus en magasin auront un identifiant auquel seront rattachés les coordonnées du propriétaire. Olivier Schneider estime que ce système permettra de plus facilement retrouver les propriétaires des vélos volés. Mais pour lutter contre les vols, il faudrait aussi "massivement équiper" les villes et l'habitat collectif "en stationnements vélo sécurisé".
franceinfo : Cette mesure va-t-elle permettre de retrouver les vélos volés ?
Olivier Schneider : Aujourd'hui, on estime déjà à plus de 400 000 le nombre de vélos volés. Donc, évidemment, ce n'est pas le fait d'apposer un numéro sur le cadre qui va réduire le nombre de vélos volés. Mais ce qu'il faut savoir, c'est que près de 100 000 vélos par an sont retrouvés et qu'il est très difficile de restituer ces vélos à leurs propriétaires légitimes, faute justement de marquage. Évidemment ça ne remplace pas un bon antivol et ça ne remplace pas les bons stationnements vélos. Mais la mesure de marquage systématique des vélos neufs et l'incitation pour les vélos qui circulent déjà, c'est une mesure importante pour construire un système vélo résilient et efficace.
Le vol, c'est le principal frein à l'achat d'un vélo ?
Bien sûr. Pour de nombreux Français, la crainte du vol et la problématique du stationnement est un réel frein. Malgré l'effort des collectivités, notamment en 2020, pour doter les villes d'aménagements cyclables. Maintenant qu'il y a la piste cyclable qu'on attendait depuis des années, on se dit c'est le moment de se mettre au vélo, et on se rend compte qu'en fait on ne sait pas quoi faire avec son vélo, notamment la nuit, pour éviter qu'il soit volé. Mais dans les endroits où il n'y en a pas, il faut quand même commencer par des aménagements cyclables.
Cela passerait-il aussi par un effort sur le stationnement, sur les emplacements sécurisés pour garer les vélos ?
C'est vrai que la France est très, très en retard, que ce soit pour le stationnement de jour, devant les magasins et les endroits où on s'arrête pour quelques heures, ou que ce soit pour le stationnement de nuit, au niveau des gares ou au niveau des immeubles. Il n'y a pas assez de stationnements sécurisés. D'ailleurs, de nombreux cyclistes qui se sont mis au vélo cette année se rendent compte qu'en fait, alors qu'ils avaient peur de la circulation [le nombre de cyclistes tués sur la route est en hausse en 2020], maintenant ils ont peur pour leur monture. Donc cette mesure de marquage est importante mais ne doit pas être l'arbre qui cache la forêt.
"Ce qu'il faut, c'est massivement équiper les gares, mais également l'habitat collectif en stationnements vélo sécurisé."
Olivier Schneiderà franceinfo
On peut toujours trouver des solutions quand on le souhaite. Évidemment dans le bâti ancien où déjà on a eu du mal à rajouter les ascenseurs, où on a du mal à les mettre en conformité avec les normes pour les personnes handicapées, il faut faire preuve de créativité, mais on peut mettre en place des stationnements partagés un peu plus loin, pas trop loin du domicile. Certains se retourneront vers des vélos pliants, qui leur permettront de les ranger chez eux. Mais quand on souhaite trouver des solutions, on les trouve.
Pensez-vous que la mesure d'identification des vélos aurait vu le jour sans la pandémie ?
Oui, tout à fait, cette mesure résulte de la loi Mobilité promulguée le 24 décembre 2019, bien avant la pandémie. C'est un travail de longue haleine. Ma fédération a lancé le premier système de marquage en 2004, il y a 16 ans, et donc grâce aux Assises de la mobilité il y a trois ans, grâce ensuite au Plan vélo de 2018 et la loi Mobilité en 2019. C'est un travail qui a vraiment associé l'industrie du vélo, les usagers et les revendeurs.
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