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Hausse du nombre de cyclistes tués : "C'était la grosse crainte" au moment du déconfinement, admet Pierre Sernes

Le président du club des villes et territoires cyclables plaide pour une multiplication des "aménagements sécurisés" et pour l'obligation pour les camions de disposer de caméras d'angle.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Un cycliste à Paris rue de Rivoli le 4 septembre 2020. (ARNAUD JOURNOIS / PHOTOPQR / LE PARISIEN / MAXPPP)

"C'était la grosse crainte qu'on avait, avec l'envolée de la pratique du vélo au moment du déconfinement", a réagi mardi 20 octobre sur franceinfo Pierre Sernes, président du club des villes et territoires cyclables, alors que le nombre de cyclistes morts sur les routes est en forte augmentation en septembre 2020 (37 tués, soit 15 de plus par rapport à septembre 2019). "On savait qu'on allait avoir beaucoup de nouveaux cyclistes, pas forcément très aguerris", explique-t-il.

franceinfo : Ces chiffres vous alertent-ils ?

Pierre Sernes : Oui bien sûr. C'était la grosse crainte qu'on avait, avec l'envolée de la pratique du vélo au moment du déconfinement. On est à 30% d'augmentation de la pratique du vélo. On savait qu'on allait avoir beaucoup de nouveaux cyclistes, pas forcément très aguerris. Donc c'est vraiment une préoccupation énorme et on essaie de trouver des solutions rapides pour essayer d'enrayer ça. On va étudier en détail comment ont eu lieu ces accidents mais en général on sait ce qui se passe. En ville, c'est très souvent les angles morts des camions ou des bus qui sont fatals. Ca fait des années qu'on supplie le gouvernement de prendre une mesure, qui est d'obliger les camions à avoir des caméras d'angle. A Londres, à Bruxelles, ça a fait drastiquement baisser le nombre de cyclistes tués.

C'est aussi une question de culture, un nouveau partage de la route qu'il faut intégrer ?

Oui. C'est vraiment ça l'idée. Dans les moments où il y a une mutation des pratiques de mobilité, et que beaucoup de gens passent de la voiture au vélo, ce sont toujours des périodes très critiques au point de vue accidentologie et on va tout faire pour que ça baisse le plus rapidement possible. La clé c'est aussi qu'il y ait des aménagements sécurisés le plus possible.

Le port du casque obligatoire est-il aussi une solution ?

Au risque de vous surprendre, non. On a regardé ce qui s'est passé ailleurs. Dans tous les pays où cela a été instauré, très souvent ces pays en sont revenus. Ca dissuadait de faire du vélo et donc il y avait une diminution de la pratique du vélo, et moins il y a de vélos moins c'est sûr pour les cyclistes, car c'est quand il y a beaucoup de cyclistes que les voitures font attention.

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