"Des mini-scooters" : les trottinettes électriques envahissent rues et trottoirs de Paris, pas forcément pour le meilleur
Depuis l'apparition de trottinettes électriques à louer en libre-service et sans borne, l'usage est en forte progression. Mais le flou juridique qui entoure leurs conditions d'utilisation n'encourage pas les bonnes pratiques.
C'est le nouveau moyen de transport à la mode dans les rues de Paris : la trottinette électrique se développe malgré un flou juridique autour de sa pratique.
Olivier vient d'acheter sa première trottinette électrique. Totalement néophyte, le quadragénaire est un peu surpris par la puissance de sa machine. Son modèle, pour lequel il a déboursé 900 euros, lui promet des accélérations bien au-delà des 25km/h autorisés sur les pistes cyclables. "On peut mettre en place un bridage pour ne pas dépasser cette vitesse" explique Philippe Sfez, le gérant de Glisse Urbaine, un magasin spécialisé. "Mais celle-ci, qui est débridée, peut rouler plus vite. Il paraît que certains modèles peuvent même monter jusqu'à 70 km/h."
Des consignes, faute de règlementation nationale
Malgré ces vitesses, il n'y a pas d'obligation de porter un casque. Sur les quais de Seine, Pierre-Olivier zigzague entre les piétons. Dans cette zone partagée, vélos et trottinettes ne doivent pas dépasser les 20 km/h.
Brigitte, la mère du jeune homme, teste pour la première fois une trottinette électrique en libre-service. Depuis la rentrée, trois opérateurs sont présents dans la capitale : Lime, Bird et Bolt. Mais sur ces trottinettes, les consignes sont clairement affichées : casque obligatoire, et interdiction de rouler sur les trottoirs.
Pierre-Olivier et sa mère repartent en balade. Quelques minutes après, Brigitte chute lourdement. Plus de peur que de mal, avec tout de même des points de suture au menton et des coudes bien amochés.
Une cohabitation compliquée
Au-delà de la sécurité, l'utilisation de ces trottinettes pose aussi la question du partage de l'espace public et de la sécurité, car les utilisateurs dépassent très souvent les 6 km/h maximum autorisés sur les trottoirs et slaloment entre les piétons. "Pour nous, le trottoir doit être sanctuarisé pour les piétons, les poussettes, les personnes à mobilité réduite et ne pas accueillir d'engins qui peuvent aller à une vitesse supérieure à celle du piéton", estime Simon Labouret, de l'association Paris en selle.
Entre vélo et trottinettes électriques, c'est également un peu l'amour vache. "Il est évident que la cohabitation entre des vélos qui vont entre 15 et 25 km/h ne peut pas se faire avec des trottinettes qui peuvent aller jusqu'à 45 km/h, et qui sont en fait des mini-scooters."
La marie de Paris demande une règlementation nationale précise autour de ces trottinettes car faute de législation, aucune verbalisation par les forces de l'ordre n'est encourue, pour le moment.
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