Auto-écoles en ligne : "On ne joue pas avec les mêmes règles", déplore le président du réseau ECF
L'ouverture du marché aux auto-écoles en ligne inquiète et indigne les professionnels du secteur. Des milliers de voitures manifestent un peu partout en France ce lundi 11 février.
"On ne joue pas avec les mêmes règles" , regrette Bruno Garancher. Le président du réseau École de conduite française (ECF), a réagit, lundi 11 février, sur l'antenne de franceinfo, à l'ouverture du marché aux auto-écoles en ligne. Ce lundi, plus de 4000 voitures sont rassemblées à Paris pour protester contre le projet de réforme du permis de conduire. Les moniteurs d'auto-écoles contestent cette réforme présentée ce mardi au Premier ministre.
franceinfo : Les auto-écoles en ligne en tant qu’alternative, cela vous convient-il ?
Bruno Garancher : Oui, à partir du moment où on vit tous avec les mêmes règles. Lorsque l’on parle d'uberisation du permis de conduire, c'est grosso-modo un phénomène qui est lié au statut du formateur. Aujourd’hui, dans une auto-école dite "classique", la masse salariale représente entre 60 et 65%. Les économies ne se font pas simplement en supprimant le bureau. Elles se font sur le fait d'employer des gens qui ne sont pas salariés, qui n'ont pas le statut d'indépendant mais qui sont dans des situations de micro-entreprises. C’est en cela que se situe l’uberisation, on ne joue pas avec les mêmes règles.
Quel problème les auto-écoles en ligne posent-elles ?
Une partie du débat est au-delà même de l'école de conduite. La question est : quel modèle social nous voulons pour les enseignants et quelles règles applique-t-on ?
La qualité de la formation est-elle en cause, selon vous, dans le cas des auto-écoles en ligne ?
Non, je ne me permettrais pas de juger la qualité. En revanche, ce que je sais c'est que dans les écoles dites "traditionnelles", il y a un certain nombre de garanties qui sont apportées. On s'efforce de travailler avec des gens qui ont un statut de salarié. La labellisation, que l’auto-école peut adopter, fait que l'on doit rendre des comptes sur la formation continue. Aujourd’hui, les écoles en ligne n'y sont pas du tout obligées. Qu'il y ait des modèles différents, pourquoi pas, mais que tout le monde soit sur un pied d'égalité ! Le recours systématique fait par les auto-écoles en ligne à l'auto-entrepreneur fait que, de toute façon, on ne part pas sur le même pied. Les auto-écoles en ligne ne sont pas soumises aux mêmes contrôles, pas à ceux de l’Urssaf en tous cas.
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