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Plus de 30 ans après la création des Restos du coeur, "la misère et l'exclusion sociale sont toujours là"

La 33e campagne des Restos du coeur débute mardi. Jean-Claude Guesdon, secrétaire général de l'association d'aide au plus démunis, relève que la misère et l'exclusion  "changent un peu de forme", mais qu'elles sont toujours bien présentes. 

Article rédigé par franceinfo
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Un centre de distribution des Restos du coeur, dans le Var, en novembre 2017.  (CYRIL DODERGNY / MAXPPP)

Les Restos du cœur lancent, mardi 21 novembre, leur 33e campagne d'hiver. Près de 71 000 bénévoles y participent dans plus de 2 000 centres en France. En 2016-2017, 135,8 millions de repas ont été distribués, selon le rapport annuel de l'association qui cumule les campagnes d'été et d'hiver. "La misère et l'exclusion sociale sont toujours là, explique Jean-Claude Guesdon, secrétaire général des Restos du cœur, sur franceinfo. "Elles changent un peu de forme, il y a de plus en plus de personnes seules, de femmes seules avec des enfants, des personnes à la rue".

franceinfo : Qu'est-ce qui est le plus important pour vous aux Resto du coeur ?

Jean-Claude Guesdon : Ce qui compte pour nous, c'est la qualité de l'accueil. Il nous faut sentir les autres besoins qui sont là. Ils peuvent aller de l'appui au logement à l'appui bancaire, à l'appui sous différentes formes.

Emmanuel Macron va visiter mardi un centre des Restos du cœur dans le 10arrondissement de Paris. Avez-vous des inquiétudes sur le financement du secteur associatif ?

Oui, bien sûr. Nous espérons que cette visite va nous rassurer. Aux Restos, le soutien, ce sont d'abord les centaines de milliers de donateurs, mais c'est aussi l'action des pouvoirs publics, et en particulier, au travers du fameux Fead, le Fonds européen d'aide aux plus démunis. Ce fonds est renégocié en 2018 pour un renouvellement. Nous l'espérons en 2020. C'est quelque chose d'extrêmement important. Le montant de ce fonds est menacé. On sent bien qu'il y a d'autres préoccupations.

Avez-vous eu des assurances à ce sujet ?

Des assurances, le mot est un peu fort. Le président de la République, dans les signaux qui ont été donnés jusqu'à présent, indique que ce dossier sera pour lui quelque chose d'essentiel. On pense que c'est le sens de sa démarche aujourd'hui.

Emmanuel Macron a axé la lutte contre la pauvreté sur les enfants. Est-ce une bonne chose ?

C'est tout à fait pertinent. Dans les constats des dernières années, il y a la présence de nombreux enfants, de femmes seules avec des enfants, y compris beaucoup d'enfants à la rue ou mal logés qui rendent impossible l'équilibre alimentaire.

Avez-vous assez de bénévoles ?

Il en faudrait plus. Les restaurants sont ouverts toute l'année, pour les trois-quarts. Il y a une campagne estivale que nous avons beaucoup développée parce que le besoin se fait ressentir tout au long de l'année. Donc, nous lançons aussi une campagne de recrutement de bénévoles. C'est un sujet constant de préoccupation pour nous.

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