Scrabble retire une vingtaine de mots jugés "offensants" de sa liste officielle
Scrabble retire une vingtaine de mots jugés "offensants" de sa liste officielle, a appris mercredi 28 juin France Inter. Parmi ces mots, on retrouve "tarlouze", "nabot", "asiate", "pédé", "lopette", "romano" ou encore "femmelette". La Fédération internationale de Scrabble francophone (FISF) vient d'acter le retrait de 25 mots et leurs variations pour des "raisons éthiques". Jugés "irrespectueux des valeurs humaines", ils ne figurent plus dans la neuvième édition de L'Officiel du Scrabble, la bible des joueurs, régulièrement édité par la Fédération internationale des joueurs francophones et dont la neuvième édition est parue mi-juin aux éditions Larousse.
Dans un communiqué, la FISF indique avoir retiré "une vingtaine de mots et leurs formes fléchies" (comprenez les variantes au féminin et/ou au pluriel) en raison de leur "caractère haineux, irrespectueux des valeurs humaines et des nouvelles sensibilités de notre monde". Au total, ce sont donc 62 "formes" de mots qui disparaissent.
Des mois des négociations tendues
D'après les informations de France Inter, cette décision n'a pas fait l'unanimité auprès des bénévoles du comité de rédaction de L'Officiel du Scrabble qui n'étaient initialement pas favorables à la suppression de quelque mot que ce soit. "Durant de nombreux mois, les différentes instances de la FISF se sont entretenues avec les éditions Larousse et/ou avec Mattel France afin de proposer d'autres solutions que la suppression pure et simple d’une liste de mots qu'il serait interdit de jouer au Scrabble" mais "aucune de ces solutions n'a été retenue", explique à France Inter Florian Levy, président du comité de rédaction de L'Officiel du Scrabble.
Mattel a finalement accepté de réduire le nombre de mots concernés, passant d'une centaine de mots proposés à une vingtaine. "Une langue est une langue, et il faut la prendre dans sa totalité, ce n'est pas en retirant des mots du dictionnaire du Scrabble qu'on empêche de les utiliser", souffle à France Inter l'un des membres de la FISF, évoquant des échanges parfois très tendus. La plupart ont d'ailleurs toujours leur place dans les dictionnaires communs tels Le Robert.
À l'origine de cette demande de suppressions de mots : Mattel, la marque américaine propriétaire du jeu. Aux États-Unis déjà, un "nettoyage" de la liste de mots avait d'ailleurs déjà été effectué il y a quelques années. La nouvelle édition de l'ouvrage avec les mots bannis entrera en vigueur le 1er janvier 2024 pour les compétitions.
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