Santé mentale des 11-15 ans : un jeune sur deux souffre de symptômes d'anxiété, un chiffre en légère baisse, d'après un baromètre
Un jeune sur deux est concerné par des symptômes d'anxiété, selon la fondation Notre Avenir à Tous, qui publie, lundi 29 janvier, les résultats de son baromètre 2023 sur la santé mentale des jeunes de 11 à 15 ans, que France Inter et franceinfo ont pu consulter.
Ce baromètre est le troisième de la fondation depuis la crise sanitaire du Covid-19 et pour la première fois, les résultats montrent une légère embellie puisque désormais 49% des 11-15 ans souffrent d'anxiété, qu'elle soit légère, modérée ou sévère, contre 53% en 2022. L'enquête réalisée par Ipsos a été effectuée sur plus de 1 000 jeunes.
Tous les indicateurs de dépression et d'anxiété en baisse
Une légère embellie confirmée par Hélène Roques, spécialiste des enjeux de responsabilité sociale, directrice et fondatrice de Notre Avenir à Tous, invitée sur franceinfo : "Depuis 2021, tous les indicateurs de dépression et d'anxiété étaient plutôt à la hausse". Toutefois, la spécialiste reste prudente : "Le choc de la pandémie est loin d'être amorti", prévient-elle. L'embellie est donc qualifiée de "légère" puisque malgré tout, "les taux restent plus élevés qu'en 2021 (43%)".
Selon le baromètre 2023, les années collèges restent difficiles mais les réponses des adolescents montrent une sensible amélioration à l'âge de 15 ans. Concernant les indicateurs permettant d’évaluer le niveau de dépression (fatigue, difficultés à s’endormir, mauvaise opinion de soi ou peu d’intérêt à faire des choses), ils sont aussi en baisse cette année.
Ces résultats encourageants se manifestent aussi à l'école puisque les craintes et les angoisses des 11-15 ans comme la peur de certains professeurs ou encore la boule au ventre avant d’aller en classe sont, là encore, en baisse. À noter que le sujet des notes reste de loin le plus anxiogène pour les adolescents. Sur ce point Hélène Roques précise : "59% des enfants déclarent être extrêmement angoissés à l'idée qu'on leur remette des notes". C'est donc la preuve, selon elle, que "la question de l'éducation à l'école et en général ne peut pas être posée de façon indépendante de celle de la santé mentale. Il y a bien une préoccupation partagée santé, école, famille qui doit être pensée si on veut aider nos adolescents".
L'actualité inquiète moins les 11-15 ans
Dernier point, cette fois concernant l'actualité. Elle inquiète un peu moins les 11-15 ans. Les violences faites aux enfants, l’état de la planète, les guerres ou encore la santé... Ces sujets continuent de les questionner mais leurs angoisses sur ces thématiques ont, là encore, reculé d'après le baromètre.
Pour Hélène Roques la sensibilisation sur toutes ces thématiques a "augmenté" : "Les pédopsychiatres, les associations alertent mais le temps de l'action est venu. Pour que ces maux soient pris en compte, il faut que les adultes qui s'occupent des enfants se parlent, se mettent autour de la table et décident ensemble de ce qui peut changer". C'est une urgence pour la spécialiste qui rappelle que "13% des adolescents de 11 à 15 ans ont répondu oui à la question de savoir s'ils avaient eu envie de mettre fin à leurs jours dans les deux dernières semaines".
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