Salon de l'agriculture : après sa visite mouvementée, Emmanuel Macron pointe la responsabilité de ceux qui "sont là avec un projet politique, servir le Rassemblement national"

Malgré une arrivée chaotique, le président a finalement passé 13 heures dans les allées du Parc des expositions, grâce à un important dispositif policier. Selon lui, les heurts entre agriculteurs et policiers sont de la responsabilité de la Coordination rurale et profitent au RN.
Article rédigé par franceinfo
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Emmanuel Macron visite le Salon de l'agriculture, Porte de Versailles, à Paris, samedi 24 février 2023. (LUDOVIC MARIN / POOL)

"Qui aurait dit ce matin que 12 heures plus tard, on se retrouverait ici à continuer de travailler ?", lance Emmanuel Macron, samedi 24 février, exprimant sa fierté d'avoir réussi à passer la journée sur place malgré une arrivée sous haute tension. Si le président a pû rester aussi longtemps dans les allées du Salon de l'agriculture, c'est grâce à un très important et rare dispositif policier.

Entre les agents en civil et les CRS en uniformes, ce sont 800 membres des forces de l'ordre qui ont été déployés pour former une véritable bulle de securité autour d'Emmanuel Macron. De quoi tenir à bonne distance le groupe d'agriculteurs en colère qui continuaient à huer et à crier "Macron demission". "On n'allait pas laisser 300 ou 400 personnes gâcher le Salon", justifie le président.

"Quand on me prend pour un imbécile je n'aime pas ça"

C'est donc dans cette bulle et dans une ambiance cordiale que le chef de l'Etat a fait un semblant de déambulation, rencontrant des éleveurs bovins ou des représentants de la filiere pêche. L'Elysée a pris soin de regrouper plusieurs rendez-vous lors d'un dejeuner a huis clos, afin d'éviter de multiplier les déplacements.

Emmanuel Macron a désigné ceux qu'ils pensent être les responsables des débordements. Le seul syndicat qui n'a pas clairement demandé à ses troupes de se calmer après les trois heures de débats du matin :  la Coordination rurale. "Quand on me prend pour un imbécile je n'aime pas ça", dit le président, sans nommément citer l'organisation.

Et il poursuit à destination des manifestants les plus énervés hier : "Je reconnais leurs slogans, je sais d’où ils viennent. Des gens sont là avec un projet politique : servir le Rassemblement national", lance Emmanuel Macron. Selon lui, le RN cherche à profiter de la détresse agricole dans le cadre de sa campagne pour les élections européennes. En voulant moins d'Europe, ce parti a un "projet de décroissance et de bêtise", déclare le président qui oriente clairement le débat sur le plan politique, tout en affirmant que le Salon de l'agriculture n'est pas le lieu pour ça.

Les propos présidentiels ont agacé les dirigeants du Rassemblement national. Jordan Bardella ne manquera pas d'y répondre aujourd'hui : le président du parti va arpenter les allées du Salon dimanche et lundi.

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