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Réussite scolaire, santé et place en crèche : à quel mois de l'année vaut-il mieux faire un bébé ?

Futurs parents, prenez garde. La date de naissance de votre bambin n'est pas sans conséquence : ni pour votre porte-monnaie, ni pour sa réussite future. Francetv info vous guide pour choisir le mois le plus adapté.

Article rédigé par Mathieu Dehlinger
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 6min
Selon une étude de la Caisse nationale des allocations familiales, les parents d'enfants nés en début d'année seraient pénalisés financièrement. (CHRISTINE SCHNEIDER / CULTURA CREATIVE)

Pas la peine de lire votre horoscope, tout est déjà écrit, ou presque. Peu importe que vous soyez balance ou sagittaire, vierge ou capricorne : plus que votre signe astrologique, votre date de naissance est déterminante à chaque étape de votre vie.

Une récente étude (PDF) de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) montre que le niveau de vie des parents pâtit d'une naissance en début d'année. Mais il ne s'agit pas là de la seule conséquence.

Francetv info a compilé les principales études consacrées à l'influence du mois de naissance sur la vie de l'enfant et de ses parents.

Pour les allocations : décembre

Si votre enfant est né durant les premiers mois de l'année et que votre porte-monnaie est désespérément vide, blâmez "le calendrier du système sociofiscal", affirme la Cnaf dans son étude datée de janvier 2014.

"Les enfants nés en début d'année ne seront pris en compte fiscalement que l'année civile suivante", explique l'étude. Une petite subtilité qui a son importance car avec un enfant, les parents gagnent une demi-part fiscale qui influe sur leur niveau d'imposition. En cas de naissance tôt dans l'année, pendant plusieurs mois, cette demi-part ne vient pas alléger les impôts pour compenser les dépenses liées aux biberons et autres couches-culottes.

Par ailleurs, certaines allocations sont liées à l'âge de l'enfant, comme le "complément de libre choix du mode de garde", divisé par deux dès que l'enfant atteint ses trois ans. Les aides à la garde diminuent, même si l'enfant n'est pas encore accueilli à l'école maternelle, en raison du décalage entre année civile et année scolaire. Là encore, mieux vaut avoir accouché en fin d'année.

Pour une place en crèche : juin

La Cnaf évoque l'hypothèse dans son étude : il serait "plus facile d'obtenir une place en crèche ou chez une assistante maternelle agréée aux environs de la rentrée scolaire de septembre, au moment où le renouvellement des places d’accueil est massif".

Si votre bébé est né en juin, vous augmentez considérablement vos chances d'avoir une place en septembre, confirme le site Parents.fr. Là encore, le décalage entre année civile et année scolaire est à l'origine du phénomène : en septembre, les plus grands quittent la crèche pour entrer en maternelle. Et des places se libèrent pour les parents les plus chanceux.

Pour la réussite scolaire : janvier

A l'inverse si vous souhaitez que votre enfant devienne un prodige à l'école, il vous faudra plutôt planifier une naissance en début d'année, estime Julien Grenet. Le chercheur en économie au CNRS a calculé qu'un enfant né en décembre gagne 1,5% de salaire de moins que s'il était né en janvier. Soit un pactole de 12 000 euros sur une carrière complète au salaire médian, comptabilisait Le Monde.

La faute au système éducatif français, qui ne tient que peu compte de la différence de maturité entre les natifs du début et de la fin de l'année. "Un écart de 11 mois fait perdre sept places dans une classe de CP de 30 élèves", note Julien Grenet. Du coup, les natifs de décembre redoubleraient deux fois plus en primaire que ceux de janvier et seraient moins orientés vers un lycée général, plus souvent vers un CAP ou un BEP. D'où les variations de salaires.

Pour la fibre artistique : février

Si vous vous souciez de la future carrière de votre bambin, là aussi prenez garde à sa date de naissance. Elle a son importance selon une étude de 2011, réalisée par l'office de la statistique britannique, relayée par le Daily Mail (en anglais).

Janvier serait le mois des huissiers, février celui des artistes, mars celui des pilotes et juin celui des dirigeants. En juillet et en août naîtraient davantage de maçons. Il faudrait attendre septembre pour les physiciens et décembre pour les dentistes. Novembre serait le mois à éviter à tout prix, si l'on en croit le Daily Mail, à moins que vous ne souhaitiez risquer que votre enfant devienne un tueur en série ou schizophrène, assure le journal.

Si vous préférez être les parents du futur Zidane, dans ce cas-là, tablez plutôt sur une naissance en début d'année, selon les calculs du blog Freakonomics, des chroniqueurs du New York Times (en anglais). La Fifa prend en compte l'année civile depuis 1997 : au début de leur carrière, les enfants nés en janvier sont souvent plus développés physiquement que les natifs de décembre de la même année. Ils ont donc tendance à davantage taper dans l'œil des entraîneurs et des sélectionneurs.

Pour la santé : tout sauf le printemps

Si les enfants nés en début d'année ont de meilleurs résultats scolaires, pas sûr que leur santé profite de cette date de naissance, selon des chercheurs anglais. Ces scientifiques ont, en 2012, compilé les études consacrées à l'impact de l'ensoleillement durant la grossesse.

D'après leur résultat, les enfants nés au printemps auraient un risque accru de sclérose en plaques : +5% pour les personnes nées au mois d'avril, explique Le Figaro. La faute au manque d'ultraviolets : en cas de grossesse hivernale, la mère n'est pas assez exposée aux rayons et ne produit pas suffisamment de vitamine D protectrice.

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