Retraites : mobilisation réussie pour les syndicats
La mobilisation dans une centaine de villes de France aura été assez forte pour que les syndicats puissent s'en féliciter. La CGT avance le chiffre de 700.000 manifestants dans 153 villes. La police compte, elle, compte 296.000 manifestants dans 126 villes. Ce matin , le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, espérait 500.000 personnes au moins.
Dans les cortèges, salariés du public et du privé se sont croisés : enseignants, agents des ports en grève contre la privatisation, cheminots, postiers, ainsi que des salariés d'Airbus, Michelin, France Telecom, Renault ou encore Total. De nombreux retraités sont aussi descendus dans la rue.
Les confédérations n'avaient donc pas appelé formellement à la grève, même si des préavis ont été déposés pour “couvrir” les manifestants. Mais des perturbations ont tout de même touché les transports et les services publics. A la SNCF, la CGT et la direction ont évalué à environ un quart la proportion de salariés grévistes. La direction de La Poste en enregistrait environ 9%, celle de France Télécom 18%, celle du groupe EDF 13,6%. L'ANPE comptait 6,34% de grévistes, selon la direction.
La balle est dans le camp du gouvernement (Thibault)
Le service minimum, mis en place pour la seconde fois depuis la loi d'août 2007 a permis d'organiser les effectifs disponibles. Un peu plus d'un train sur deux circulent en moyenne à la SNCF (deux TGV sur trois). En région parisienne, le trafic RATP était normal sur l'ensemble du réseau (sauf RER B), tandis qu'en province, certains réseaux connaissaient des perturbations comme à Marseille, Strasbourg ou Lyon.
Le trafic aérien était normal à l'aéroport de Roissy et légèrement perturbé à Orly et dans quelques aéroports de province comme Marseille.
Dans la Fonction publique, 8% des agents, appelés à participer “massivement aux manifestations”, ont fait grève, selon le ministère.
Sur le fond, CGT, CFDT, FO, CFTC, CFE-CGC, FSU, Solidaires et l'Unsa ont tenu à afficher leur unité pour “la défense de la retraite solidaire” et contre un projet gouvernemental jugé peu ambitieux et ne pesant à leurs yeux que sur les salariés, qui devront cotiser 41 ans d'ici 2012 pour une retraite à taux plein. “La balle est dans le camp du gouvernement”, estime Bernard Thibault, de la CGT, qui prévient que la mobilisation pourrait avoir “des suites”. “Le gouvernement doit revoir la totalité de ses propositions”, affirme François Chérèque, de la CFDT, et surtout le calendrier de ses réformes.
Le Premier ministre François Fillon a écarté toute remise en cause de
l'allongement à 41 ans de la durée de cotisation dès 2009, “acté” selon lui en 2003. Et l'UMP a demandé à “tous les gens de bonne foi” de défendre la réforme des retraites. Le PS regrette l'attitude “inflexible” du gouvernement.
La mobilisation dans 10 villes :
- Paris : Police 28.000, syndicats 70.000.
- Lyon : police 8.500, syndicats 15.000.
- Marseille : police 8.200, syndicats 60.000.
- Lille : police 7.000, syndicats 10.000.
- Toulouse : police 14.000, syndicats 25.000.
- Bordeaux : police 8.000, syndicats 25.000.
- Grenoble : police 8.000, syndicats 30.000.
- Nantes : police 11.000, syndicats 25.000.
- Strasbourg : police 2.200, syndicats 6.000
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Nice : police 2.500, syndicats 8 à 10.000
Grégoire Lecalot, avec agences
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