Une caricature de l'évêque de Bayonne brûlée lors d'un carnaval dans les Pyrénées-Atlantiques
Des carnavaliers de Saint-Jean-de-Luz ont mis le feu, dimanche, à un mannequin à l'effigie de Marc Aillet. L'évêque est connu pour sa lutte contre l'avortement.
Le traditionnel carnaval de Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques) s'est tenu dimanche 21 février. A cette occasion, comme chaque année, a lieu le jugement de Zanpantzar. Le Figaro rappelle que lors de cette "vieille tradition du carnaval basque", un géant de paille est brûlé pour "exorciser le mal et annoncer l'arrivée des beaux jours". Sauf que cette année, Zanpantzar était une caricature de monseigneur Aillet, évêque de Bayonne, connu pour ses positions conservatrices et notamment son engagement contre l'avortement.
"Cela t'amuse de comparer l'avortement à Daech ?"
"San Pantzar ! C'est toi qui veux empêcher les femmes de disposer de leur corps ? Cela t'amuse de comparer l'avortement à Daech ?" ont crié les quelques personnes qui ont mis le feu au mannequin censé représenter l'évêque. Voici la scène relayée sur Twitter par un membre du bureau national du PS.
A St Jean, au procès de Zanpantzar, internationalistes on juge aussi le FN et féministes on juge @MgrMAillet ! #Fier pic.twitter.com/vhBont5Lcu
— Mehdi Ouraoui (@mehdiouraoui) 20 Février 2016
L'attaque fait référence à un tweet de Marc Aillet, datant du 12 janvier : "L'Etat prétend protéger les citoyens contre Daech et s'engage dans une campagne pro-IVG condamnant des innocents à la violence : illisible !" Une sortie qui n'était pas passé inaperçue : Marisol Touraine, ministre de la Santé, avait condamné, fin janvier, à l'Assemblée nationale, des propos "insupportables, inacceptables et irresponsables". France 3 Aquitaine rapportait, début février, que le magazine Golias, spécialisé dans les questions religieuses, avait lancé une pétition pour réclamer la démission de l'évêque après la publication de ce message.
"Essayez avec 1 imam ou 1 rabbin"
Le responsable presse de monseigneur Aillet a dénoncé une "propagande institutionnelle", interpellant la ville de Saint-Jean-de-Luz, qui a autorisé le carnaval.
La ville de @saintjeandeluz assume-t-elle la responsabilité de cette charge contre l'évêque?
— Thibault Luret (@thibaultLRT) 21 Février 2016
La mise en scène a indigné l'abbé Grosjean, prêtre du diocèse de Versailles (Yvelines). "L'image est violente. Même dans le cadre d'un carnaval... Retour au respect !" a-t-il notamment écrit.
Oui au débat d'idées, non au combat contre des personnes. L'image est violente. Même dans le cadre d'un carnaval... Retour au respect ! #LT
— Abbé Grosjean ن (@abbegrosjean) 22 Février 2016
"Essayez avec 1 imam ou 1 rabbin, on verra si c'est 'drôle'", a réagit de son côté l'abbé Pierre Amar, prêtre du diocèse de Versailles.
#carnaval Brûler la figure d'1 évêque c'est de "l'humour" Essayez avec 1 imam ou 1 rabbin, on verra si c'est "drôle" pic.twitter.com/lQVo4S7s05
— Abbé Pierre Amar ن (@abbeamar) 22 Février 2016
Hollande, Rajoy et le FN aussi dans le viseur
Le quotidien régional Sud Ouest souligne que l'évêque de Bayonne n'était pas la seule cible. "Dans le même discours, comme à chaque fois très politiquement orienté, les organisateurs dénoncent pêle-mêle François Hollande, Mariano Rajoy, le Front national", écrit le journal. Et Le Figaro rappelle que "chaque année, une cible est brûlée. Parfois San Pantzar prend le costume d'un politicien". Sollicitée, l'association culturelle locale Donibane Ziburuko Ihauteriak, organisatrice du carnaval, n'a pas encore répondu aux questions de francetv info.
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