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Une caricature de l'évêque de Bayonne brûlée lors d'un carnaval dans les Pyrénées-Atlantiques

Des carnavaliers de Saint-Jean-de-Luz ont mis le feu, dimanche, à un mannequin à l'effigie de Marc Aillet. L'évêque est connu pour sa lutte contre l'avortement.

Article rédigé par Louis San
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Capture d'écran d'une interview de Monseigneur Aillet, évêque de Bayonne, face à une caméra de France 3 Aquitaine. (FRANCE 3 AQUITAINE)

Le traditionnel carnaval de Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques) s'est tenu dimanche 21 février. A cette occasion, comme chaque année, a lieu le jugement de Zanpantzar. Le Figaro rappelle que lors de cette "vieille tradition du carnaval basque", un géant de paille est brûlé pour "exorciser le mal et annoncer l'arrivée des beaux jours". Sauf que cette année, Zanpantzar était une caricature de monseigneur Aillet, évêque de Bayonne, connu pour ses positions conservatrices et notamment son engagement contre l'avortement.

"Cela t'amuse de comparer l'avortement à Daech ?"

"San Pantzar ! C'est toi qui veux empêcher les femmes de disposer de leur corps ? Cela t'amuse de comparer l'avortement à Daech ?" ont crié les quelques personnes qui ont mis le feu au mannequin censé représenter l'évêque. Voici la scène relayée sur Twitter par un membre du bureau national du PS.

L'attaque fait référence à un tweet de Marc Aillet, datant du 12 janvier : "L'Etat prétend protéger les citoyens contre Daech et s'engage dans une campagne pro-IVG condamnant des innocents à la violence : illisible !" Une sortie qui n'était pas passé inaperçue : Marisol Touraine, ministre de la Santé, avait condamné, fin janvier, à l'Assemblée nationale, des propos "insupportables, inacceptables et irresponsables"France 3 Aquitaine rapportait, début février, que le magazine Golias, spécialisé dans les questions religieuses, avait lancé une pétition pour réclamer la démission de l'évêque après la publication de ce message.

"Essayez avec 1 imam ou 1 rabbin"

Le responsable presse de monseigneur Aillet a dénoncé une "propagande institutionnelle", interpellant la ville de Saint-Jean-de-Luz, qui a autorisé le carnaval.

La mise en scène a indigné l'abbé Grosjean, prêtre du diocèse de Versailles (Yvelines). "L'image est violente. Même dans le cadre d'un carnaval... Retour au respect !" a-t-il notamment écrit.

"Essayez avec 1 imam ou 1 rabbin, on verra si c'est 'drôle'", a réagit de son côté l'abbé Pierre Amar, prêtre du diocèse de Versailles.

Hollande, Rajoy et le FN aussi dans le viseur

Le quotidien régional Sud Ouest souligne que l'évêque de Bayonne n'était pas la seule cible. "Dans le même discours, comme à chaque fois très politiquement orienté, les organisateurs dénoncent pêle-mêle François Hollande, Mariano Rajoy, le Front national", écrit le journal. Et Le Figaro rappelle que "chaque année, une cible est brûlée. Parfois San Pantzar prend le costume d'un politicien". Sollicitée, l'association culturelle locale Donibane Ziburuko Ihauteriak, organisatrice du carnaval, n'a pas encore répondu aux questions de francetv info.

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