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Vidéo Mères voilées lors des sorties scolaires : "Ce n'est pas un sujet très important", affirme Jean-Michel Blanquer

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Article rédigé par franceinfo - Avec France Inter
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"Il y a des sujets beaucoup plus importants relatifs à la laïcité auxquels on doit faire face", a expliqué sur France Inter le ministre de l'Éducation nationale.

"Avec Sibeth Ndiaye [porte-parole du gouvernement], on a des nuances plutôt que des divergentes. Ce sujet de l'accompagnement des mères voilées n'est pas un sujet très important, il y a des sujets beaucoup plus importants relatifs à la laïcité auxquels on doit faire face", a déclaré Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Éducation nationale, sur France Inter mercredi 16 octobre.

Le sujet du voile porté par des mères lors des sorties scolaires a été relancé lorsqu'un élu du Rassemblement national (RN) a pris à partie une mère voilée lors d'une séance du conseil régional de Bourgogne-Franche-Comté vendredi.

"C'est un sujet complexe car c'est un sujet hybride, c'est un sujet pour lequel notre raisonnement doit toujours être la laïcité et donc la neutralité politique et religieuse que l'on doit avoir dans nos établissements et que nous devons aux enfants, comment nous leur assurons un environnement libre de tout prosélytisme, toute pression religieuse ou politique", a poursuivi Jean-Michel Blanquer.

La sortie scolaire, c'est quelque chose d'hybride parce que ce n'est pas tout à fait l'école, mais ce n'est pas non plus comme se promener dans la rue. C'est donc assez normal qu'il y ait des positions hybrides sur le sujet.

Jean-Michel Blanquer

à franceinfo

Le ministre de l'Éducation a rappelé que la loi n'interdit pas l'accompagnement scolaire par des femmes voilées, mais "est-ce que ça veut dire qu'on doit se réjouir du développement du voile dans notre société et des mères d'école accompagnatrices ? Non, je ne peux pas m'en réjouir, sinon dans ces cas-là, il faudrait que j'abandonne mon objectif sur l'égalité homme-femme auquel je tiens".

Jean-Michel Blanquer a redit qu'il était "choqué" par ce qui s'est passé au Conseil régional de Bourgogne Franche-Comté. "J’ai condamné fermement ce qui s’est passé", a déclaré le ministre. "C'est honteux et le faire en plus devant des enfants, c'est une circonstance plus qu'aggravante, donc je l'ai condamné très fermement."

"C'est ma vision de l'émancipation"

Interrogé sur ses propos sur "le voile en soi qui n'est pas souhaitable dans notre société", le ministre a répondu : "Comme par hasard, dans toutes les reprises que l'on fait, on isole un morceau de phrase, que j'assume parfaitement, quand je dis que le voile n'est pas souhaitable, je confirme, c'est ma vision de l'émancipation de la femme et je suis parfaitement libre de faire ça."

"Aujourd'hui, vous avez des hommes qui refusent de serrer la main à des femmes, est-ce qu'on va faire une loi pour obliger les hommes à serrer la main des femmes ? Non, bien entendu, ça serait absurde et pour autant ce n'est pas souhaitable qu'ils le fassent", s'est défendu Jean-Michel Blanquer.

C'est quand même incroyable aujourd'hui, que quand vous dites une phrase comme le voile n'est pas souhaitable, vous avez la Terre entière qui vous traite de réactionnaire, alors que vous êtes juste républicain.

Jean-Michel Blanquer

"Je suis l'héritier de la tradition républicaine, la France est bâtie sur une colonne vertébrale, l'école. Mon souci principal c'est que les enfants aillent à l'école et ne comptez pas sur moi d'avoir honte du modèle républicain français", selon le ministre.

"Je suis sur la ligne de Jules Ferry et de Jean Zay, je serai toujours avec ma colonne vertébrale sur ces questions-là et je ne me laisserai pas impressionner par des gens qui défendent des thèses communautaristes", a affirmé Jean-Michel Blanquer.

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