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L'entourage de Mila affirme qu'elle a été exclue de son lycée militaire après en avoir révélé l'emplacement, l'armée dément

L'adolescente avait été déscolarisée une première fois après avoir reçu des menaces de mort pour sa critique de l'islam. Son entourage affirme qu'elle a été exclue de son nouveau lycée militaire. Mais selon l'armée, Mila est seulement "placée en enseignement à distance".

Article rédigé par franceinfo - Avec France Bleu Isère
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Mila sur le plateau de "Quotidien" (TMC), le 3 février 2020. (QUOTIDIEN / TMC)

Mila, jeune fille menacée de mort après une vidéo où elle critiquait l'islam, a été exclue du lycée militaire où elle était scolarisée, après avoir révélé sur les réseaux sociaux le nom et l'emplacement de cet établissement, affirme son avocat Richard Malka à France Bleu Isère, jeudi 10 décembre. Le ministère des Armées dément dans un communiqué, expliquant qu'il ne s'agit pas d'une exclusion mais d'un placement en "enseignement à distance". Invitée de franceinfo, vendredi 11 décembre, elle a répété qu'il s'agit d'un "aménagement" de sa scolarité : "Je réitère à Mila et à ses parents notre désir de continuer d'aider et de soutenir leur fille."   

Le père de Mila accuse le lycée de "lâcheté"

La jeune Iséroise de 17 ans avait été déscolarisée une première fois au début de l'année 2020. Affirmant dans une vidéo diffusée sur le réseau social Instagram qu'elle déteste les religions dont l'Islam, elle avait, dans les heures et les jours qui ont suivi, reçu de nombreuses menaces de mort et de viol et dû être déscolarisée.

Depuis, la jeune fille vivait cachée et avait finalement trouvé un nouvel établissement. Mais la semaine dernière, Mila a mentionné le nom et donc l'emplacement de ce lycée dans un "live" sur les réseaux sociaux. D'après les informations de France Bleu Isère, l'internat où était scolarisée l'adolescente a évoqué une menace potentielle à sa sécurité pour justifier l'exclusion de la jeune femme. Le père de la lycéenne iséroise a par ailleurs adressé une lettre au directeur de l'établissement militaire, où il parle de "lâcheté"

Un enseignement à distance "dans un lieu sûr"

"Mila n’a pas été exclue. Il a été proposé aux parents de Mila qu’elle poursuive, pour un temps, son enseignement à distance dans un lieu sûr, le temps d’un apaisement de la situation sécuritaire", a fait savoir le ministère des Armées ce jeudi dans un communiqué. "Elle reste une élève de l’établissement." 

Le ministère précise que Mila avait été accueillie au sein du lycée militaire à la demande de l’Education nationale où elle a été "protégée depuis, en toute discrétion". Mais en révélant l'emplacement de l'établissement sur les réseaux sociaux l'adolescente aurait remis en cause cette protection : "la discrétion quant à l’établissement en question n’est malheureusement plus assurée depuis peu. Son maintien au sein de l’établissement lui fait courir un risque que l’on ne peut pas accepter, ni pour elle, ni pour les 750 élèves", justifie le ministère des Armées.

"Nous pensons à elle et sommes à ses côtés dans l’épreuve qu’elle traverse. Mila a d’ailleurs exprimé toute sa reconnaissance auprès de l’institution militaire qui lui a tendu la main. Son encadrement, militaire et civil, a constamment été attentif à sa situation", conclut le communiqué.

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