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Pédophilie : les victimes présumées du Père Peyrard témoignent

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Pédophilie : les victimes présumées du Père Peyrard témoignent
Pédophilie : les victimes présumées du Père Peyrard témoignent Pédophilie : les victimes présumées du Père Peyrard témoignent (France 3)
Article rédigé par France 3
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Mardi 20 novembre s'ouvre le procès de l'ancien prêtre Régis Peyrard, 85 ans, accusé d'agressions sexuelles sur mineurs.

À Montbrison (Loire), Jean-François Roche tente chaque jour de surmonter son passé. Selon ses mots, il "survit". Sa vie a basculé à 13 ans. Il est en colonie de vacances, quand un soir il se sent fiévreux. Il va à l'infirmerie, mais la nuit il est rejoint par le père Régis Peyrard. Jean-François Roche raconte alors avoir été violé par le curé plusieurs fois. "Je voulais que le soleil se lève pour que ce soit terminé", se rappelle-t-il, ému. Pétrifié, incapable de fuir, le lendemain le garçon préfère occulter l'horreur. Il gardera le secret pendant plus de quarante ans. Pour lui, les faits sont prescrits, mais sur demande du procureur, il témoignera lors du procès mardi 20 novembre.

"C'est une façon d'aimer"

Dans les années 1970, le père Régis Peyrard officie dans l'église de La Talaudière (Loire). Trente ans plus tard, des premières plaintes sont déposées à son encontre, mais à chaque fois, les faits sont prescrits. Aujourd'hui, le diocèse de Saint-Etienne parle de plusieurs dizaines de victimes. Jean-Luc Souveton, curé lui aussi, a été séduit plus jeune par la personnalité du prêtre. En juin 1976, Régis Peyrard lui propose de l'accompagner pour préparer le prochain camp d'été. Il a 15 ans et dort dans la même chambre. "Ce que je sais c'est qu'à un moment j'ai la conscience aiguë que si je ne bouge pas, je vais y rester", témoigne-t-il sur cette nuit.

Régis Peyrard n'officie plus à l'église, mais il y a cinq ans, une de ses victimes présumées l'a enregistré à son insu. Dans cet entretien, l'ancien prêtre ne semble pas mesurer la gravité des faits qui lui sont reprochés. "C'est une façon d'aimer, qui n'est pas belle peut-être, qui n'est pas très claire, mais c'est une façon d'aimer", peut-on l'entendre dire. À 85 ans, il a déjà reconnu les faits d'agression sexuelle, mais jusqu'à présent il a toujours dit ne pas se souvenir exactement de ses actes.

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