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Affaire Barbarin : "Nous ne sommes pas soulagés, cela nous paraît l'expression normale du droit dans ce pays", estime l'avocat du cardinal

Jean-Félix Luciani, l'avocat du cardinal Barbarin, s'exprime sur franceinfo après la décision de l’avocat général de la cour d’appel de Lyon de ne pas requérir de condamnation à l'encontre de son client au deuxième et dernier jour de son procès en appel pour "non dénonciation d’agressions sexuelles sur mineurs".

Article rédigé par franceinfo
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Jean-Félix Luciani, le 7 mars 2019. (ROMAIN LAFABREGUE / AFP)

"Nous ne sommes pas soulagés, cela nous paraît l'expression normale du droit dans ce pays", a réagi samedi 30 novembre sur franceinfo Me Jean-Félix Luciani, avocat du cardinal Barbarin, après la décision de l’avocat général de la cour d’appel de Lyon de ne pas requérir de condamnation à l'encontre du cardinal Philippe Barbarin au deuxième et dernier jour de son procès en appel pour "non dénonciation d’agressions sexuelles sur mineurs".

Philippe Barbarin n'a pas dit 'je suis soulagé', il a simplement dit qu'il s'en remettait à la justice et qu'il pensait aux victimes. Cela n'est pas simplement lié à l'audience, c'est véritablement sa pensée profonde. Il n'a cessé de le dire.

Me Jean-Félix Luciani

à franceinfo

L'avocat général a distingué le cas individuel de Philippe Barbarin des fautes commises par l'Eglise face aux actes pédocriminels de certains de ses prêtres. "On ne peut pas en droit être responsables de certaines actions qui seraient collectives. On est responsable de son fait personnel", a expliqué Me Jean-Félix Luciani. Le réquisitoire du ministère public "a été écrit, distribué, qui est donc assumé, très complet et qui rejoint les conclusions que nous avions déposées devant la Cour et que nous avons plaidé."

"Il y a une différence entre un silence et couvrir"

Il est reproché au cardinal Barbarin d'être silencieux. "Il est certain que la société doit absolument faire en sorte que ces silences n'existent plus parce que des vies d'enfants ont été remises profondément en cause", a déclaré Me Jean-Félix Luciani. Pour lui, "il y a une différence entre un silence et couvrir. Ce n'est pas la même chose. Un silence auparavant était lié à une absence de culture et de prise en considération réelle de ce qu'était un enfant. Les droits de l'enfant c'est assez récent et c'est un combat de tous les jours."

L'archevêque de Lyon, condamné à six mois de prison avec sursis en première instance le 7 mars, sera fixé sur son sort le 30 janvier 2020, date à laquelle le jugement a été mis en délibéré.

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