Marne : un couple condamné à trois mois de prison avec sursis pour avoir faussement accusé un prêtre de pédophilie
L'avocat du couple de retraités, Jean Chevais, a indiqué à l'AFP qu'il souhaitait faire appel de cette décision.
La justice a tranché. Le tribunal correctionnel de Châlons-en-Champagne (Marne) a condamné à trois mois de prison avec sursis et 500 euros d'amende chacun un couple de retraités, mercredi 27 février, pour avoir faussement accusé un prêtre de pédophilie.
Jean-Louis Martin, 70 ans, et son épouse Marie-Jeanne, âgée de 74 ans, ont en outre été condamnés à verser un euro symbolique au père François-Jérôme Leroy, victime de leurs dénonciations. Ce dernier était alors responsable du Foyer de Charité de Baye (Marne), un village entre Epernay et Sézanne où vit le couple depuis 2013.
L'avocat du couple, Jean Chevais, a indiqué à l'AFP qu'il souhaitait faire appel de ce jugement. Le tribunal a suivi les réquisitions du procureur de la République, Eric Virbel, pour qui la dénonciation calomnieuse ne faisait aucun doute. La juridiction a ordonné l'affichage de ce jugement sur le tableau de la mairie de Baye, pour une durée de deux mois à compter du 13 mars.
"C'est lui la vraie victime"
"Les 24 témoins entendus ont tous dénoncé les accusations portées par le couple Martin, ce couple qui se dissimule derrière un pseudo-statut de lanceur d'alerte", a lancé le procureur. "Leur objectif était de chercher à démettre le père Leroy de ses fonctions", a même affirmé aux enquêteurs l'un de ces témoins, cité par Eric Virbel. En cause, des problèmes de travaux dans leur maison qu'ils louent au Foyer de Charité.
Pour l'avocat du couple, Jean-Louis et Marie-Jeanne Martin sont au contraire des chrétiens pratiquants "de bonne foi" et "sans intention de nuire". Révulsés par le silence de l'Eglise catholique sur la pédophilie des prêtres, ils signalent des actes d'attouchements sexuels prétendûment commis sur quatre jeunes garçons par le père Leroy. "On a dit tout ce que l'on avait entendu", assure Jean-Louis Martin.
Entendus comme témoins, ni Mgr François Touvet, l'évêque du diocèse de Châlons, ni le Père Pierre Vignon, lanceur d'alerte auteur de Plus jamais ça –et avec qui les époux Martin étaient entrés en contact – n'ont corroboré cette version d'un prêtre pédophile. "C'est lui la vraie victime", souligne son défenseur, décrivant un homme "sali" qui veut retrouver son honneur. L'affichage du jugement en mairie de Baye est pour lui un commencement.
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