Abus sexuels dans l'Église : le pape reçoit trois victimes chiliennes en tête à tête
Près de quatre mois après sa visite au Chili, le pape François reçoit depuis vendredi au Vatican, des victimes d’abus sexuels dans l’Église du Chili, dont Juan Carlos Cruz et José Andres Murillo.
Le pape François a commencé à recevoir, vendredi 27 avril, au Vatican, trois victimes d’abus sexuels au sein de l’Église du Chili. José Andres Murillo a été le premier. Les deux autres, Juan Carlos Cruz et James Hamilton, seront reçus ce week-end. Cette rencontre est un nouvel épisode dans le scandale entourant l’évêque Barros, soupçonné d'avoir gardé sous silence des abus sexuels perpétrés par des prêtres chiliens.
En janvier, lors de son voyage au Chili, le pape avait rencontré des victimes et exprimé sa "honte" mais, au dernier jour de sa visite, il avait choqué bon nombre de fidèles chiliens en donnant une accolade publique à l'évêque Juan Barros. Rattrapé par le scandale qui a fait le tour du monde, Jorge Bergoglio avait alors mandaté une enquête, fin janvier, avant de faire un mea culpa fort et inédit mi-avril.
Des porte-paroles
Ils ne sont plus des victimes appelées à titre personnel au Vatican, mais des porte - paroles de fait de tous les jeunes abusés par un membre du clergé ayant dû faire face au silence de l’Église. "Nous sommes devenus petit à petit des représentants de toutes les victimes et de celles qui se battent pour une reconnaissance", confie José Andrés Murillo, victime du Père Karadima au Chili.
C’est une étape importante. Nous voulons poser le nom des victimes d’abus sexuels de la part d’hommes d’Église.
José Andrés Murilloà franceinfo
"Certains se sont suicidés d’autres souffrent, d’autres enfin se battent avec nous", poursuit-il. Cela fait des années qu'il lutte avec Juan Carlos Cruz, autre victime du même prêtre, pour la reconaissance des fautes de l'Église.
Cette rencontre en tête à tête est très importante pour ces deux hommes. "Le pape nous rencontrera un par un, indique Juan Carlos Cruz. Nous espérons apporter notre pierre à l’édifice pour qu’enfin on décrète la fin de la culture des abus et de leur couverture par les évêques et l’Église." Par le passé, les victimes chiliennes ont écrit au pape, en vain. En trois mois, depuis la visite du pape au Chili, la roue a tourné.
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