Les Bishnoïs, premiers écolos du monde et nouveaux guerriers de l’environnement
Les Bishnoïs sont pacifistes mais prêts à tout pour sauver la planète. Dans le désert du Rajasthan, au nord de l’Inde, une communauté d’un million de villageois vit depuis cinq siècles en adéquation totale avec la nature
L’écologie est chez les Bishnoïs une véritable religion. Une variante de l’hindouisme selon laquelle toute vie sur Terre est sacrée : hommes, animaux et plantes ont la même valeur à leurs yeux. Les Bishnoïs récupèrent les bêtes blessées ou orphelines, les traitent comme leurs enfants, il arrive même que les femmes leur donnent le sein. Ils poursuivent inlassablement en justice les chasseurs qui s’attaquent aux espèces menacées et peuvent aller jusqu’à donner leurs vies pour lutter contre la déforestation.
En 1730, 363 "martyrs" Bishnoïs avaient ainsi été décapités alors qu’ils s’étaient attachés aux arbres pour empêcher le Maharadjah de Jodhpur de raser une forêt. Aujourd’hui le combat des Bishnoïs est devenu une question de survie pour l’Inde. L’air des grandes villes y est presque irrespirable, certains fleuves sont devenus des égouts à ciel ouvert et la pollution y fait plus de deux millions de morts par an.
Alors les Bishnoïs s’organisent. A 78 ans Rana Ram plante sans relâche des arbres au beau milieu du désert. Il en a déjà fait pousser 30 000, le record du monde, et tente de convaincre ses enfants et petits-enfants de prendre le relais. Khamu Ram, lui, fait le tour du sous-continent pour sensibiliser ses concitoyens à l’invasion du plastique, 6 millions de tonnes sont produites chaque année en Inde et non-recyclées. Les jeunes générations, elles, tentent d’utiliser les nouvelles technologies pour actualiser la philosophie écolo de leurs ancêtres. De tous côtés, ces nouveaux guerriers de l’environnement montent au front pour convertir à l’écologie l’ensemble des Indiens et le reste de la planète.
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