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Seine-Saint-Denis : un lycéen accuse son proviseur de l'obliger à se raser la barbe

Un élève de terminale à Bondy affirme que le proviseur de son lycée lui interdit de porter la barbe dans l'enceinte de l'établissement. Une version démentie par le rectorat.

Article rédigé par franceinfo
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Le lycée polyvalent Jean-Renoir, à Bondy (Seine-Saint-Denis). (Capture d'écran sur Street View)

Il s'appelle Semy, a 21 ans, est en terminale S au lycée polyvalent Jean-Renoir à Bondy (Seine-Saint-Denis) et porte la barbe depuis deux ans. Samedi 15 octobre, son histoire est partagée par des milliers d'internautes, après un article du Parisien. La raison : deux jours plus tôt, son proviseur l'aurait menacé d'expulsion s'il refusait de raser sa barbe, invoquant un "signe de radicalisation", selon l'élève. Le resposable de l'établissement lui aurait posé un ultimatum : "Tu la coupes, ou tu pars."

De confession musulmane, le jeune homme indique ne plus aller en cours depuis cette date et dénonce une injustice. D'autant plus insupportable pour lui que selon le règlement intérieur, rien ne permet en effet d'interdire à un élève de porter une barbe, rappelle Le Parisien. Pourtant, les autorités académiques avancent une toute aure version de l'histoire.

"Un rappel des principes de l'école publique"

Du côté du rectorat de Créteil, on minimise l'histoire et on déplore un emballement médiatique plus qu'un réel problème au lycée Jean-Renoir. Contactée par franceinfo, une personne suivant de près le dossier pour l'académie décrit Sémy comme un élève "calme, mais en difficulté", ayant tendance à "affirmer des signes à caractère religieux" ces derniers temps.

Un changement d'attitude qui aurait interpellé l'équipe pédagogique du lycée. Après avoir constaté plusieurs cas d'absences le vendredi, jour de prière, le proviseur aurait, selon elle, décidé de faire le point avec l'élève.

A aucun moment, il n'a été question d'un ultimatum. Au contraire, le proviseur et les professeurs veulent tout faire pour le garder et l'emmener jusqu'au bac.

L'académie de Créteil

à franceinfo

Et de préciser : "Il a été question d'un rappel des principes de l'école publique. S'il ne peut pas venir en cours le vendredi, il existe des établissements privés."

Une confrontation prévue avec l'élève 

Une version partagée par Rodrigo Arenas-Munoz, président de la fédération de parents d'élèves FCPE 93. "Les informations que nous avons ne vont effectivement pas dans le sens du lycéen", rapporte-t-il, avant de préciser avoir été contacté par le cabinet du directeur académique après la parution de l'article du Parisien. Une procédure classique, estime-t-il, faisant partie d'un dispositif plus large de veille sur les incidents dans les établissements scolaires.

Malgré tout, Rodrigo Arenas-Munoz reste prudent sur cette affaire. "Une confrontation doit désormais avoir lieu entre l'élève et l'établissement", prévient-il. Avant d'ajouter : "Si le proviseur est en cause, il faudra des sanctions. Si la version de l'élève est fausse, il faudra un suivi. Dans tous les cas, nous resterons prudent." Le proviseur n'a pas souhaité répondre à nos questions.

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