"Elle tient compte de notre fragilité" : la prière "Notre Père" change à partir de dimanche
Dimanche, un nouveau "Notre Père" entre en vigueur. Cette prière catholique s'adapte à une récente traduction officielle de la Bible, achevée il y a deux ans et reconnue par le Vatican.
Dimanche 3 décembre est le premier dimanche de l'Avent et c'est aussi le jour choisi par la Conférence des évêques de France (CEF) pour l'entrée en vigueur d'un nouveau "Notre Père". La plus connue des prières catholiques subit une légère modification, pour s'adapter à une récente traduction officielle en français de la Bible, achevée il y a deux ans et reconnue par le Vatican.
C'est plus précisément une phrase qui change dans le nouveau "Notre Père". Il ne faut plus dire "ne nous soumets pas à la tentation" mais "ne nous laisse pas entrer en tentation". Cette prière n'avait pas été modifiée depuis 1966. C'est donc une petite révolution pour l'Eglise, comme à la paroisse Saint Léon, dans le 15e arrondissement de Paris.
Part de responsabilité plus grande pour l'Homme
Dans la crypte de l'église Saint Léon de Paris, une quarantaine de paroissiens sont réunis et se recueillent. Juste avant de communier, c'est incontournable, ils prononcent la prière : "Notre Père, qui êtes aux cieux..." Ils doivent s'habituer au changement de texte. "Et ne nous laisse pas entrer en tentation mais délivre nous du Mal", achèvent-t-il.
Si, dans le texte, le changement est minime, sa signification est importante. "On voit un petit peu plus la part que l'Homme peut prendre dans la tentation", explique le père Emmanuel Schwab, curé de la paroisse. "Elle est plus fidèle au texte original du 'Notre Père'." Selon lui, ce changement introduit une nuance dans l'attribution des responsabilités. "L'expression 'ne nous soumet pas à la tentation' peut laisser penser que Dieu nous met volontairement des peaux des bananes pour voir si on va glisser ou pas."
Des fidèles plutôt séduits par le changement
Alors comment appréhender cette nouvelle phrase dans une prière qui n'avait pas évolué depuis plus de 50 ans ? "Il va y avoir un peu de cafouillage, reconnaît le père Schwab. Quand on a l'habitude de dire des paroles et qu'il faut en changer, il faut quelques temps pour s'y habituer."
Pas panique en tous cas sur les bancs de l'église Saint Léon : les fidèles sont prêts "à fond", assure l'une d'elle. Ils sont plutôt séduits par cette modification. "Je suis ravie. Dieu ne soumet pas les Hommes", assure une fidèle. Une autre femme approuve : "Elle tient compte de notre fragilité." Un fidèle estime de son côté que "si l'Eglise en a décidé ainsi, c'est que c'est plus juste". Pour les paroissiens qui auraient un trou de mémoire, tout est prévu à l'église Saint Léon : le curé a fait imprimer sur des feuillets le texte du "Notre Père", avec la nouvelle phrase en gras.
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