"Quand on est seul, un loyer à 1 300 euros c'est compliqué" : des associations proposent des colocations pour les parents solos
Parent seul cherche appartement désespérément. Chaque année près de 250 000 couples se séparent et, parmi eux, la moitié a des enfants. Mais après la rupture, beaucoup de mamans ou de papas doivent trouver un nouveau logement et la tâche n'est pas facile. Certaines structures ont donc décidé de les aider. Parmi elles : Pause toit, une association parisienne qui propose une colocation entre familles monoparentales.
L'appartement est situé dans le 20e arrondissement de Paris et accueille actuellement deux familles sur quatre possibles. Cela fait déjà un mois que Victor et ses deux enfants ont rejoint l'appartement. Ils ne sont pas seuls car une autre famille vit avec eux, celle de Zoé et sa petite fille. La cuisine et le coin salon font office de parties communes que partagent les quatre appartements privés de la colocation. Mais chacun a donc un chez soi, avec réfrigérateur et salle de bains.
"Une respiration"
Dans son petit studio individuel, chaque parent a aussi une chambre pour accueillir ses enfants. Au total, l'appartement privé mesure 35 mètres carrés. Pour y habiter, Victor paye un loyer de 850 euros par mois charges comprises. Ce papa de 28 ans, qui cherchait un appartement depuis des mois, n'en attendait pas autant. "Il faut quand même un peu d'espace pour des enfants. Quand on est seul, un loyer à 1 100 ou 1 300 euros c'est compliqué", témoigne-t-il.
Selon la Défenseure des droits, un parent seul a deux fois plus de mal à trouver un logement qu'une famille avec deux parents. Zoé en a fait l'expérience.
"J'ai regardé des centaines d'annonces et répondu à une cinquantaine, je n'ai vraiment eu aucun aboutissement."
Zoé, une mère seule en recherche de logementà franceinfo
Même si chaque famille ne peut rester que 18 mois dans la colocation au maximum, ce temps permet à Victor de souffler un peu. "On a du temps, on peut se mettre à trouver des annonces, y répondre. Je respire", confie-t-il.
C'est une respiration aussi pour Zoé, qui peut compter sur son colocataire pour partager ses difficultés. "On a tout de suite pu parler de choses qu'on ne peut pas partager avec tout le monde. Ça remonte le moral aussi", explique-t-elle.
C'était justement l'objectif de Valérie Dagut, à l'origine du projet. Elle a vécu la même chose et comprend ces difficultés. "Nous, on est dans un entre-deux. On n'est pas hyper précaires, mais trop pour trouver un logement dans le parc locatif privé", soutient la fondatrice de Pause toit.
Deux familles peuvent encore intégrer la colocation parisienne. Valérie Dagut espère en créer d'autres, notamment à Bordeaux.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.