Surveillants de prison : "On n'a pas les effectifs pour pouvoir faire le travail correctement"
Erika Esther, surveillante dans la prison de Fresnes (Val-de-Marne) et membre du FO Pénitentiaire explique au micro de Franceinfo les raisons du blocage.
Erika Esther est surveillante à la prison de Fresnes, dans le Val-de-Marne. Elle fait grève depuis plusieurs jours avec ses collègues et explique les raisons du movuement. "Quand vous êtes seul avec 150 détenus et il y en a un qui a besoin d'une attention particulière, on n'a pas le temps de lui donner, confie-t-elle. On aimerait bien. Parce que, contrairement à ce que tout le monde croit, on n'est pas des inhumains. On aimerait bien lui donner, mais on n'a pas le temps, parce qu'il faut s'occuper de tous les autres. Il y a les mouvements, les avocats, les activités, les promenades, les douches, parce que malheureusement à Fresnes on n'a pas les douches en cellule. Donc voilà, c'est très compliqué de pouvoir s'occuper correctement des personnes détenues quand on est en sous-effectifs".
"On est responsable si quelqu'un meurt"
Des détenus plus fragiles pourraient également être victimisés ? "Bien sûr, il y en a, répond Erika Esther. Alors pour pouvoir les déceler, en effectif normal, ça peut le faire, mais si on est en sous-effectif c'est juste impossible. Donc effectivement, on est responsable aussi de ce genre de choses. On est responsable s'il y en a un qui meurt, s'il y en a un qui subit des pressions. Ce que les gens oublient, c'est qu'on n'a pas les effectifs pour pouvoir faire le travail correctement", précise-t-elle.
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