La surpopulation carcérale pèse sur la politique d'exécution des peines, alerte la Cour des comptes
Le fonctionnement du système carcéral "n'est pas satisfaisant au regard d'un objectif ambitieux de prévention de la récidive". La surpopulation dans les prisons françaises pèse sur la politique d'exécution des peines d'incarcération et coûte "environ 4 milliards d'euros" par an, estime jeudi 5 octobre la Cour des comptes dans un rapport. "La France figure ainsi parmi les dix pays européens où la population incarcérée progresse", observe l'institution, rappelant que fin 2022, le taux d'occupation des maisons d'arrêt était de "près de 143%".
Selon les données du ministère de la Justice, 73 693 personnes étaient incarcérées au 1er septembre, alors que le nombre de places opérationnelles dans les prisons françaises était de 60 629. Parmi les causes de ce phénomène, une "répression accrue" pour certains crimes et délits comme les "violences intrafamiliales, les délits routiers ou les violences envers les forces de l'ordre", l'"augmentation du recours aux comparutions immédiates et le maintien, à un niveau élevé, du taux de détention provisoire", d'après la Cour.
Les alternatives à l'incarcération (comme le bracelet électronique ou les travaux d'intérêt général) ont eu de leur côté "un effet limité", augmentant "de façon parallèle" aux emprisonnements. En outre, la construction de nouveaux établissements pénitentiaires, le déploiement de la nouvelle politique pour réduire les courtes peines et l'expérimentation de dispositifs de "régulation carcérale" n'ont pas permis de baisse des taux d'occupation, relève la Cour des comptes.
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