Cet article date de plus d'un an.

Pour la contrôleuse des prisons, la maison d'arrêt de Grenoble-Varces "n'a plus les moyens de fonctionner"

Dans quatre cellules, des détenus dormaient sur des matelas au sol, rapporte Dominique Simonnot.
Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
La maison d'arrêt de Grenoble-Varces (Isère), le 31 mai 2016. (MARC GREINER / MAXPPP)

"Surpopulation endémique", "conditions de détention indignes"... La contrôleuse générale des lieux de privations de liberté, Dominique Simonnot, estime vendredi 29 septembre que le centre pénitentiaire de Grenoble-Varces (Isère) "n'a plus les moyens de fonctionner". Dans des recommandations publiées au Journal officiel, elle relate avoir constaté, lors d'une visite en juillet, un taux d'occupation de plus de 173% dans le quartier des hommes de la maison d'arrêt et "de nombreux dysfonctionnements structurels".

La contrôleuse rapporte des "atteintes graves à la dignité et aux droits fondamentaux des personnes détenues". Dans quatre cellules, des détenus dormaient sur des matelas au sol, relate-t-elle par exemple. L'autorité administrative indépendante dirigée par Dominique Simonnot recommande donc de trouver "des alternatives à l'hébergement des détenus dans ces bâtiments". L'objectif de régulation carcérale "demeure, plus que jamais", répond le ministre de la Justice, Eric Dupond-Moretti, dans des observations jointes à ce rapport. Celui-ci admet tout de même que le taux de la maison d'arrêt "excède effectivement 130%".

Lors de sa visite, Dominique Simonnot a également constaté la présence de 23 surveillants au lieu de 60 : un "fonctionnement dégradé devenu la norme", engendrant un "grand stress" pour les agents. Eric Dupond-Moretti reconnait un sous-effectif, mais selon lui, l'établissement a adopté "un fonctionnement adapté qui garantit la protection des personnes détenues et le respect de leur dignité". Une déclaration contestée par la contrôleuse indépendante. Selon elle, plusieurs témoignages font état de "manquements à la déontologie" de certains agents, évoquant "brimades, divulgation des motifs de condamnation, traitements discriminatoires".

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.