Évasion d’un détenu radicalisé : les agents n'avaient "'qu'un sifflet et un gilet pare-balles", pointe FO pénitentiaire, qui dénonce des "dysfonctionnements"
Un complice du prisonnier qui s’est échappé mercredi lors de son transfert de la prison de Brest vers l’hôpital est en garde à vue jeudi. Le détenu, lui, est toujours recherché. Pour Emmanuel Baudin, responsable FO Pénitentiaire, il y a eu "dysfonctionnements".
Un détenu "fiché S" pour radicalisation est toujours recherché jeudi 17 mai après son évasion la veille , lors de son transfert entre la maison d'arrêt de Brest et l'hôpital, où il devait être conduit pour un examen ophtalmologique. Un des ses complices présumés est en garde à vue jeudi matin. Invité de franceinfo jeudi, Emmanuel Baudin, secrétaire général FO Pénitentiaire, a estimé qu'il y a eu "dysfonctionnements".
"Le premier dysfonctionnement, c'est que le détenu a été informé bien trop tôt qu'il allait sortir en extraction médicale. Il a pu prévenir ses complices puisqu'il avait un téléphone portable, comme tous les détenus en France. La procédure est qu'on prévient le détenu 10 à 15 minutes avant de l'extraire", a expliqué Emmanuel Baudin.
Emmanuel Baudin détaille ensuite les circonstances de l'évasion : "Dès que les collègues ont ouvert la porte du véhicule, il est parti en courant aussitôt. L'un d'eux a réussi à le faire tomber au sol, malheureusement, il a réussi à se relever et est entré dans une voiture où deux complices l'attendaient", a raconté le syndicaliste.
"L’administration pénitentiaire n’a pas fait le nécessaire"
"Depuis des années, on nous enlève les moyens de contrainte nécessaires. Il y a encore quelques années, tous les détenus qui sortaient en extraction médicale avaient des entraves, ce qui les empêchait de courir. Ce genre d'évasion n'était pas possible", a aussi affirmé Emmanuel Baudin.
Lors de l'évasion de mercredi, les agents pénitentiaires étaient équipés "d'un sifflet et d'un gilet pare-balles", précise le secrétaire général de FO Pénitentiaire. Emmanuel Baudin demande "une vraie police pénitentiaire". L'administration pénitentiaire "n'a pas mis en place les moyens et n'a pas fait le nécessaire pour qu'on puisse faire toutes ces missions comme c'est prévu dans les textes", a-t-il estimé.
Le détenu "fiché S" était placé en détention provisoire pour des faits de cambriolage en récidive. Il était suivi en raison de sa radicalisation religieuse.
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