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Conditions "indignes" et "inhumaine" à la prison de Fresnes : la justice une nouvelle fois saisie

Surpopulation, violence, rats... L'Observatoire international des prisons a une nouvelle fois saisi la justice pour dénoncer des conditions de détention "indignes" et "inhumaines" à la maison d'arrêt de Fresnes (Val-de-Marne).

Article rédigé par franceinfo
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L'intérieur de la prison de Fresnes, en septembre 2016. (PATRICK KOVARIK / AFP)

L'Observatoire international des prisons (OIP) ainsi que plusieurs organisations d'avocats ont décidé de saisir la justice pour dénoncer les conditions "indignes" et "inhumaines" de détention à la maison d'arrêt de Fresnes (Val-de-Marne), indique mardi 18 avril l'OIP dans un communiqué.

Des cellules de 9 m² pour trois détenus

Selon l'OIP, le taux d'occupation de la maison d'arrêt de Fresnes s'élevait à 193,1% au mois de mars 2017, avec 2 556 détenus pour une capacité de 1 324 places. Il dénonce cette surpopulation, avec "des cellules de 9 m² accueillant régulièrement trois personnes", des "violences exacerbées", mais aussi des "locaux insalubres et infestés de rats et de punaises de lits".

L'OIP estime donc "se trouver contraint de saisir le juge des référés du tribunal administratif de Melun, avec le soutien des barreaux de Paris, du Val-de-Marne, de Seine-Saint-Denis et des Hauts-de-Seine" ainsi que plusieurs associations d'avocats. "Il est demandé la mise en oeuvre d'un plan d'urgence", précise le communiqué.

Des rats en "masse"

En octobre 2016, l'OIP avait déjà saisi la justice. Le juge avait alors demandé l'intensification des mesures de dératisation. Mais, selon l'Observatoire, la situation ne s'est pas améliorée. L'OIP rappelle que dans un rapport publié en décembre, la Contrôleure générale des lieux de privation de liberté (CGLPL) constatait que "les rats évoluent en masse au pied des bâtiments, dans les cours de promenade. On ne peut éviter de piétiner leurs excréments."

L'odeur persistante de leur pelage, de leurs excréments et de leurs cadavres s'ajoute à celle des amas d'ordures qui jonchent le pied des bâtiments.

L'Observatoire international des prisons

dans un communiqué

Depuis cinq mois, l'Observatoire dit avoir demandé au directeur de l'établissement de le tenir informé des actions engagées, "sans succès". C'est pourquoi l'OIP saisit une nouvelle fois la justice pour demander un plan d'urgence. "Il est demandé que l'administration prenne enfin des mesures concernant tant les conditions de détention matérielles que le climat de violence dans lequel se trouvent les personnes détenues, la systématicité des fouilles à corps, le manque de personnel et le manque d'activité", détaille le communiqué.

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