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Soupçons de maltraitance en Ehpad : la présence de caméras divise les professionnels

Un aide-soignant est jugé vendredi pour avoir frappé une résidente dans une maison de retraite du Val-de-Marne. L'homme a été confondu par une caméra, installée par la famille. 

Article rédigé par Mathilde Dehimi - avec France Inter
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Une personne âgée en maison de retraite (illustration). (BOILEAU FRANCK / MAXPPP)

Peut-on ou non filmer le quotidien des pensionnaires dans leur chambre d'Ehpad ? La question fait débat, alors qu'un aide-soignant du Val-de-Marne est jugé vendredi 15 février, pour de la maltraitance sur une dame de 98 ans, des faits révélés par une caméra installée dans sa chambre par la famille. 

Les avis divergents concernent le personnel

Jean-Pierre Oulhen dirige trois Ehpad publics dans l’Essonne. Il ne blâme pas la famille, condamne fermement les maltraitances de l’aide-soignant, mais s’interroge sur la méthode employée. Filmer dans la chambre d’un résident n’est pas anodin, explique-t-il. "Ce dispositif de surveillance enfreint un certain nombre de règles et notamment le droit à l’image pour toutes les personnes susceptibles de pénétrer dans la chambre, estime ce dirigeant de maisons de retraite. Les professionnels n’ont pas à être filmés à leur insu. C’est quelque chose qui pourrait devenir préoccupant, si ce genre de pratiques se généralisait."   

Se pose la question de considérer la chambre comme un domicile ou comme un lieu privatif mis à disposition par l’Ehpad, qui dispose de son propre règlement. Thierry Amouroux du Syndicat national professionnel infirmier (Snpi) a tranché. "Le pensionnaire d’un Ehpad est résident dans une chambre, donc c’est comme si c’était son domicile personnel, affirme-t-il. La grande majorité des soignants font de leur mieux. Ils sont porteurs de valeurs, donc ça ne nous pose aucun problème. Il fallait avoir une preuve, ils l’ont eue de cette manière."

La Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) rappelle qu’à domicile, toute personne y travaillant, la nounou ou du personnel médical, doit être informée de la présence d’une caméra. En cas de suspicion de maltraitance dans un Ehpad, la famille peut aussi informer le conseil départemental, ainsi que l’Autorité régionale de santé (ARS).  

Débat sur la vidéo surveillance en maison de retraite - un reportage de Mathilde Dehimi

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