Maltraitance des personnes âgées : plus de 3 500 signalements ont été adressés au 3977 en 2018, soit une hausse de 13%
Au total 3 556 appels ont été reçus en 2018, c'est 400 de plus que l'année précèdente. Selon la plateforme 3977, ce chiffre est en dessous de la réalité.
Alors que le procès d'un aide-soignant d'une maison de retraite d'Arcueil dans le Val-de-Marne a été reporté cette semaine après des violences contre une nonagénaire, les maltraitances sur les personnes âgées sont en hausse en 2018. Au total 3 556 appels ont été enregistrés au 3977, la plateforme téléphonique nationale contre la maltraitance des personnes âgées. Ce qui correspond à une hausse de 13% en un an.
Des violences qui ont souvent lieu au domicile
"Est-ce que vous subissez des maltraitances madame ?" Au téléphone, une psychologue prend en charge les appels. Avec sa voix douce, elle fait partie des sept écoutants du 3977. À l'autre bout du fil, il y a une personne âgée fragile. Isabelle Gilet, la responsable de la plateforme téléphonique, assure que 50% des cas de maltraitance sont le fait de membres de la famille : "Une mère qui appelle parce que son fils d'une cinquantaine d'année est au chômage et il revient vivre chez elle et il a un problème d'alcool en plus. Il commence à frapper sa mère", explique-t-elle.
Il y a aussi la problématique de l'aidant épuisé poursuit la responsable de la plateforme. "Par exemple, le mari va développer une maladie d'Alzheimer et la femme va tout faire pour le garder à la maison, et peu à peu elle met en place des processus qui deviennent maltraitants malgré elle. C'est à dire qu'elle va par exemple l'attacher quand elle va faire les courses".
De nombreuses victimes gardent le silence
Les maltraitances les plus fréquentes sont psychologiques. Il y a les abus de confiance, l'oubli de soins ou encore par exemple laisser une personne âgée dans un coin sur sa chaise pendant des heures.
Claude Lepresle, le vice-président de la fédération 3977, a compté plus de 3 500 appels l'année dernière, soit 400 de plus qu'en 2017. Mais selon lui, il y a en réalité beaucoup plus de victimes. "Nous ne sommes pas la seule porte d'entrée. Il y a les commissariats, les services sociaux... Mais on n'est pas outillés en France pour dire il y a tant de maltraitance dans le pays." Même si la parole s'est libérée, la maltraitance des personnes âgées reste un tabou et beaucoup de victimes n'en parlent jamais.
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