Maltraitance des personnes âgées : plus de 3 500 signalements ont été adressés au 3977 en 2018, soit une hausse de 13%
Au total 3 556 appels ont été reçus en 2018, c'est 400 de plus que l'année précèdente. Selon la plateforme 3977, ce chiffre est en dessous de la réalité.
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![Un téléphone et un document pour promouvoir la plateforme du 3977 qui vient en aide aux personnes âgées maltraitées. (PELAEZ JULIO / MAXPPP)](https://www.francetvinfo.fr/pictures/PpX0-149YBiZIuKU31DVpcYY4WY/0x64:3198x1861/432x243/2019/02/16/php0TpJQq.jpg)
Alors que le procès d'un aide-soignant d'une maison de retraite d'Arcueil dans le Val-de-Marne a été reporté cette semaine après des violences contre une nonagénaire, les maltraitances sur les personnes âgées sont en hausse en 2018. Au total 3 556 appels ont été enregistrés au 3977, la plateforme téléphonique nationale contre la maltraitance des personnes âgées. Ce qui correspond à une hausse de 13% en un an.
Des violences qui ont souvent lieu au domicile
"Est-ce que vous subissez des maltraitances madame ?" Au téléphone, une psychologue prend en charge les appels. Avec sa voix douce, elle fait partie des sept écoutants du 3977. À l'autre bout du fil, il y a une personne âgée fragile. Isabelle Gilet, la responsable de la plateforme téléphonique, assure que 50% des cas de maltraitance sont le fait de membres de la famille : "Une mère qui appelle parce que son fils d'une cinquantaine d'année est au chômage et il revient vivre chez elle et il a un problème d'alcool en plus. Il commence à frapper sa mère", explique-t-elle.
Il y a aussi la problématique de l'aidant épuisé poursuit la responsable de la plateforme. "Par exemple, le mari va développer une maladie d'Alzheimer et la femme va tout faire pour le garder à la maison, et peu à peu elle met en place des processus qui deviennent maltraitants malgré elle. C'est à dire qu'elle va par exemple l'attacher quand elle va faire les courses".
De nombreuses victimes gardent le silence
Les maltraitances les plus fréquentes sont psychologiques. Il y a les abus de confiance, l'oubli de soins ou encore par exemple laisser une personne âgée dans un coin sur sa chaise pendant des heures.
Claude Lepresle, le vice-président de la fédération 3977, a compté plus de 3 500 appels l'année dernière, soit 400 de plus qu'en 2017. Mais selon lui, il y a en réalité beaucoup plus de victimes. "Nous ne sommes pas la seule porte d'entrée. Il y a les commissariats, les services sociaux... Mais on n'est pas outillés en France pour dire il y a tant de maltraitance dans le pays." Même si la parole s'est libérée, la maltraitance des personnes âgées reste un tabou et beaucoup de victimes n'en parlent jamais.
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