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Maltraitance dans les Ehpad : le gouvernement annonce un "vaste" plan de contrôle des 7 500 établissements sur deux ans

Ce plan "commencera par les Ehpad qui ont été signalés", a annoncé le secrétariat d'Etat à l'Autonomie, mardi 8 mars.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des résidents et une membre du personnel soignant dans un Ehpad de Port-Vendres (Pyrénées-Orientales), le 21 septembre 2021. (ALINE MORCILLO / HANS LUCAS / AFP)

Le gouvernement a annoncé, mardi 8 mars, un "vaste plan de contrôle" des 7 500 Ehpad français en deux ans, pour prévenir les maltraitances. Ce plan "commencera par les Ehpad qui ont été signalés et sera accompagné d'un renforcement pérenne et significatif des moyens humains des agences régionales de santé dédiés aux contrôles", a précisé le secrétariat d'Etat à l'AutonomieIl a également promis la création d'un "dispositif de médiation au service des résidents, familles et professionnels en cas de litige", ainsi que le renforcement de l'implication des familles et des résidents "dans le fonctionnement quotidien des Ehpad".

Cette annonce survient après le scandale engendré par la publication du livre-enquête Les Fossoyeurs, faisant état de maltraitances dans des établissements du groupe Orpea. Dans ce groupe, "l'humain n'est pas le sujet, et la démarche est industrielle. La rentabilité, comment c'est possible dans du soin et la prise en charge de personnes malades ?", s'est interrogé auprès de France 3 Patrick Métais, l'un des anciens cadres dirigeants de l'entreprise. Selon lui, la politique d'Orpea est claire : "gagner le plus d'argent en en dépensant moins".

"Pour recréer la confiance, nous voulons une transparence totale"

"On ne peut accepter d'exposer tout un secteur aux doutes des Français, surtout lorsque les structures reçoivent de l'argent public", a déclaré le ministre de la Santé, Olivier Véran lors d'un déplacement dans un Ehpad public à Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne). "Pour recréer la confiance, nous voulons une transparence totale", a-t-il ajouté.

Dans ce but, les 7 500 maisons de retraite (publiques, associatives ou privées à but lucratif) devront publier chaque année sur le site "Pour-les-personnes-âgées" un barème de dix indicateurs, dont leurs tarifs, le budget quotidien alloué aux repas, ou encore les taux d'encadrement et d'absentéisme du personnel. Les entreprises devront également transmettre et "expliciter" les transactions entre les établissements et les groupes. Objectif : éviter qu'elles ne gagnent de l'argent sur les dotations publiques dont elles bénéficient au titre des soins et de la dépendance.

Un syndicaliste dénonce des "mesurettes"

"On est loin du compte", a réagi sur franceinfo Guillaume Gobet, délégué syndical CGT de la filière Ehpad du groupe Orpea. "Les contrôles existaient dans ces établissements, ils n'ont pas servi à grand chose", déplore le responsable syndical qui parle de "mesurettes".

Plus d'un mois après les révélations sur des cas de maltraitances contre des personnes âgées, les syndicats appellent les personnels des Ehpad à faire grève mardi. Ils demandent une augmentation des salaires et la prise et compte de la pénibilité. 

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