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Ehpad : l’association Petits frères des pauvres plaide pour "des structures à taille humaine", dans les villes, et avec plus de personnel

Sur franceinfo, Yann Lasnier, délégué général de l’association Les Petits Frères des pauvres, invite à recréer des structures à taille humaine, avec des taux d'encadrement corrects.

Article rédigé par franceinfo
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Yves Lasnier, le 15 février 2013, à Paris. (CHRISTOPHE MORIN / MAXPPP)

"L'Ehpad doit évoluer mais l'Ehpad bashing n'est pas la bonne réponse aujourd'hui", a indiqué Yann Lasnier, délégué général de l’association Petits frères des pauvres, qui gère depuis 1993 plusieurs "petites unités de vie", des maisons d’une vingtaine de pensionnaires. Selon lui, "la clé c'est avant tout le personnel". "La solution c'est de recréer des structures à taille humaine, avec un taux d'encadrement correct", "au plus près des personnes, dans leur quartier, dans la ville qui est la leur", a-t-il résumé.

franceinfo : Face aux nombreux témoignages de souffrance dans les Ehpad, diriez-vous qu'il y a un problème de société qu'on n'a pas voulu voir ?

Yann Lasnier : La question de la dépendance devrait être un vrai sujet, surtout en période électorale. Mais, malheureusement, malgré des chiffres connus par les politiques, malgré cette transition démographique qui est devant nous, la question du vieillissement n'est pas un sujet, alors que les 75-84 ans vont être 50% de plus d'ici à 2030. Il faut s'y préparer car nous avons devant nous une nouvelle génération de personnes âgées qui arrive, cette génération qui est née après-guerre et qui a d'autres aspirations.

Faut-il mettre fin aux Ehpad privés ?

L'Ehpad doit évoluer mais l'Ehpad bashing n'est pas la bonne réponse aujourd'hui. Il faut agir à deux niveaux, premièrement il faut être capable d'adapter la ville, construire du logement adapté au vieillissement. Et au moment où la perte d'autonomie se présente, les établissements doivent pouvoir évoluer. Ensuite, c'est comme dans toute activité humaine de service à la personne, la clé c'est avant tout le personnel et le nombre de personnes que vous mettez en face des résidents. Aujourd'hui, les maltraitances qui deviennent institutionnelles, qui mettent les soignants en souffrance, c'est d'abord un problème de nombre de personnes, et c'est là-dessus qu'il faut investir.

Que faut-il faire, selon vous ?

La solution c'est de recréer des structures à taille humaine, avec un taux d'encadrement en termes de personnel qui soit correct et plus important qu'aujourd'hui. On a choisi, souvent pour des questions foncières de prix de terrain, de prix de l'immobilier, de construire des Ehpad en dehors de la ville alors qu'on sait que les personnes quand elles vieillissent sont de plus en plus attachées à leur environnement, à leur quartier. Il faut pouvoir construire des solutions au plus près des personnes, dans leur quartier, dans la ville qui est la leur, c'est vraiment ça la solution. Aux Petits frères des pauvres, dans nos petites unités de vie, nous avons aussi tout un écosystème humain, avec des bénévoles, des volontaires, qui forment une communauté. Cela permet d'avoir de la vie qui entre dans ces établissements et pas des établissements qui vivent en autarcie refermés sur eux-mêmes.

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