"Opération transparence" sur le prix de l’eau
“Trouver des informations sur le prix du service de l'eau et comprendre sa facture relève du parcours du combattant”, regrettent le mensuel consumériste et la fondation présidée par Danielle Mitterrand.
_ 60 millions de consommateurs évoque des disparités de prix allant de 1 à 7 selon les communes.
La loi prévoit pourtant que “chaque citoyen puisse accéder aux informations sur l'eau qui coule de son robinet”.
L'enquête, vise à savoir “combien coûte l'eau, commune par commune, quels services se cachent derrière ce prix, qui gère l'eau...”.
Sur le site prixdeleau.fr, les participants pourront compléter les informations dont dispose l'Office national
de l'eau et des milieux aquatiques (Onema), actuellement communiqués seulement par 1.800 collectivités sur 36.000.
Facture à la main, il s'agira d'indiquer le montant de son abonnement hors taxes, de l'assainissement et de la consommation, le total de sa facture, ainsi que la consommation d'eau en mètres cube, le nom du gestionnaire et les dates de facturation. Une photo ou un scanner seront requis pour valider ces données.
Grâce à ce site, les citoyens et les élus pourront comparer alors que le“ manque de transparence du prix et de la qualité du service est criant, il est nécessaire de faire changer les choses”, estime Danielle Mitterrand, qualifiant l'eau de “bien commun de l'humanité”.
“L'eau du robinet n'est pas une banale marchandise,” souligne de son côté Marie-Jeanne Husset, directrice de 60 millions de consommateurs. Son prix “traduit la plus ou moins bonne performance du service rendu à l'usager et l'opacité règne toujours”, regrette-t-elle.
Entre 1994 et 2009, le tarif moyen du mètre cube a augmenté de 50% à 3 euros, indiquent les initiateurs de l'enquête, citant des chiffres de l'Insee, une hausse qui selon Mme Husset reflète “surtout le coût de plus en plus élevé des traitements”.
_ Le mensuel et la fondation réclament un investissement sur le long terme pour rénover les canalisations, dont l'état est “ catastrophique ”, avec un litre sur quatre perdu en chemin, font-ils valoir, citant des chiffres du ministère de l'Ecologie.
D'autant que “les collectivités territoriales connaissent très mal leurs réseaux, que les canalisations sont souvent vieilles de plus de 40 ans et que l'on ignore même jusqu'à leur emplacement, leur état ou bien la date de pose”.
Autre source d'inquiétude, l'opacité de l'entretien et l'amortissement des compteurs d'eau, qui peuvent être source de surfacturation.
Par ailleurs, ils souhaitent alerter les Français sur les conséquences environnementales de l'exploitation du gaz de schiste, suspectée de contaminer l'eau du robinet.
_ Le mensuel et la fondation prônent également un nouveau modèle économique pour le service public de l'eau: incitation à une baisse de la consommation, “tarification adéquate aux plus démunis”, prix différent selon que le l'usager est un particulier, un agriculteur ou un industriel.
_ La distribution et l'assainissement de l'eau sont une responsabilité des communes, qu'elles peuvent gérer elles-mêmes au sein de régies. Mais plus souvent cette tâche est déléguée à des sociétés privées: c'est le cas de 60% des communes, représentant 75% des usagers.
_ Une synthèse des résultats sera présentée en mars 2012 à Marseille.
Mikaël Roparz, avec agences
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