"On attend une réponse de la justice, très forte, face aux agressions", disent les sapeurs-pompiers de Marseille avant la venue d'Emmanuel Macron
Emmanuel Macron est de retour à Marseille (Bouches-du-Rhône), un mois et demi après sa précédente visite. Il doit notamment assister à la clôture du Congrès national des sapeurs-pompiers.
Dans le cadre de sa visite présidentielle à Marseille, Emmanuel Macron doit assister à la fin du 127e Congrès national des sapeurs-pompiers, qui a débuté mercredi. Les pompiers ont des conditions de travail toujours plus difficiles, avec une hausse de 200% des agressions et incivilités visant des soldats du feu en dix ans, selon les chiffres du ministère de l'Intérieur de 2018. Le problème touche tout le pays, mais particulièrement les Bouches-du-Rhône, avec plusieurs quartiers dits "sensibles".
Beaucoup de soldats du feu ont désormais en tête que la moindre intervention peut dégénérer. "Ça peut être des agressions verbales, des insultes, des agressions physiques légères du type crachat, des jets de pierres, énumère Olivier Venel, sapeur-pompier professionnel de la CGT des Bouches-du-Rhône. Et on peut aller jusqu'à des coups de feu, des violences qui peuvent mettre en danger la vie des intervenants."
Hier, lors d'une intervention à Mouriès, des #Pompiers13 ont essuyé des tirs de balles sur la carrosserie de l'ambulance. Ils condamnent fermement ces actes intolérables envers ceux qui protègent et portent secours aux concitoyens. Une plainte a été déposée. #TouchePasAMonPompier pic.twitter.com/PmOVrOWCQQ
— Pompiers 13 (@Pompiers_13) August 30, 2021
Fin août dans le nord des Bouches-du-Rhône, un homme a tiré à l'arme à feu sur des véhicules de secours, alors qu'il venait de les appeler, menaçant de se suicider.
La "carence" des autres services publics
Laurent Guilloteau, pompier près de Marseille, a une explication sur la hausse de ces agressions. "Aujourd'hui, on se retrouve à faire des missions qui ne sont plus nos missions régaliennes, analyse-t-il. On se retrouve à gérer des ivresses sur la voie publique, des interventions à domicile qui ne sont pas de notre ressort."
"On agit par carence, sur des violences conjugales par exemple, où l'on ne devrait pas intervenir et où les forces de l'ordre devraient être là avant nous."
Laurent Guilloteau, sapeur-pompier près de Marseilleà franceinfo
De la venue d'Emmanuel Macron, ces deux pompiers n'attendent pas grand-chose. Il faudrait du concret, comme "une réponse de la justice très forte face aux agressions et incivilités qu'on peut subir", estime Laurent Guilloteau. Pour limiter les agressions il faudrait aussi selon eux davantage de services sociaux, de forces de l'ordre et d'effectifs de pompiers.
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