Opération escargot près de Dieppe (Seine-Maritime), coupure d'électricité sur des radars routiers à Ajaccio (Corse), mobilisation devant une centrale ou une sous-préfecture... Partout en France, les salariés d'EDF en grève ont multiplié les actions mercredi 26 janvier pour défendre leur entreprise qu'ils estiment "en danger". La raison de leur colère ? Les mesures imposées par l'État à EDF pour faire face à la flambée des prix de l'énergie. Cette année, le groupe devra vendre 20 % de plus de son énergie nucléaire à ses concurrents à prix cassé. "C'est un pillage de notre entreprise et des salariés", s'insurge John Gazziero, de la CGT - Centrale EDF du Blayais (Gironde). "40 % de ce qu'on produit dans nos centrales va chez nos concurrents.""Un véritable choc" pour la directionL'annonce n'est pas non plus passée du côté de la direction. Dans une lettre adressée à ses cadres, le patron de l'entreprise Jean Bernard Levy qualifie cette décision de "véritable choc". L'effort demandé à EDF lui coûterait plus de 8 milliards d'euros. Selon certains experts, le groupe aurait actuellement besoin d'argent pour investir et préparer l'avenir. "Face à l'urgence climatique, il y a une nécessité de réinvestir dans un parc de production décarboné", assure Nicolas Goldberg, expert énergie chez Colombus Consulting. Du côté du gouvernement, on estime qu'EDF doit prendre sa part face à la flambée des prix de l'énergie en tant qu'entreprise publique.