Nucléaire : "Il faut une planification, de la concertation" et ne pas laisser "le marché faire son œuvre", affirme Sébastien Jumel
Le député PCF de Seine-Maritime estime sur franceinfo que la France "a livré aux marchés l'énergie alors que l'énergie n'est pas une marchandise, mais un bien commun de première nécessité."
"Si l'on veut développer une filière française pour le nucléaire et pour les autres modes de production énergétique, il faut une planification, il faut de la concertation et il ne faut pas les mettre comme on joue au Monopoly en laissant le marché faire son œuvre", a affirmé jeudi 10 février sur franceinfo Sébastien Jumel, député PCF de Seine-Maritime, après l'annonce par Emmanuel Macron de la feuille de route de l'avenir énergétique de la France. Le chef de l'Etat souhaite notamment la construction de six réacteurs de nouvelle génération et a insisté sur la nécessité de "reprendre le fil de la grande aventure du nucléaire en France."
"On a des libéraux qui corrigent la mauvaise copie qu'ils avaient laissé à la France", constate Sébastien Jumel après le discours d'Emmanuel Macron à Belfort. "On a renoncé pendant 30 ans à savoir fabriquer des centrales nucléaires, et on paye aujourd'hui le prix fort." Le député estime que la France "a livré aux marchés l'énergie alors que l'énergie n'est pas une marchandise, mais un bien commun de première nécessité". Il plaide également pour que l'on retrouve "des éléments de compétence". Il déplore que le président de la République n'ait fait "aucune annonce sur les formations" et rien dit sur la manière de corriger "ce que Flamanville nous a révélé". Sébastien Jumel veut "un EPR exemplaire au plan social, un EPR exemplaire au plan environnemental et un EPR de haut niveau qui nous permet de créer de l'emploi et de la valeur ajoutée."
Le député met en avant la "maîtrise publique de la politique énergétique française", qui est la "seule condition de financement pérenne. Et c'est la seule condition pour que l'EPR ne se fasse pas d'une manière low coast". Il défend "du nucléaire de haut niveau avec des hauts niveaux de qualification, avec des emplois à la clé, avec des formations et avec un accompagnement du territoire pour que cela irrigue la France en terme d'emplois."
Une posture critiquée
Sébastien Jumel dénonce par ailleurs la posture d'Emmanuel Macron, "un président qui s'engage pour 50 ans alors qu'il est là encore pour deux mois, un président qui fait l'impasse sur l'avenir de la maîtrise publique de l'énergie, condition sine qua non pour se projeter dans les 50 prochaines années en matière de politique énergétique, et un président qui fait comme si implanter des éoliennes en mer, c'était moins compliqué qu'à terre, alors qu'en mer, il y a les artisans pêcheurs déjà fragilisés par le Brexit. Ils n'ont pas besoin de forêt de mâts pour broyer ce qu'il reste de vitalité pour la pêche artisanale."
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