Nouveaux réacteurs EPR : "Il est indispensable de prendre des décisions courageuses", estime Virginie Neumayer, responsable CGT chez EDF
Le gouvernement projette la construction de six réacteurs nucléaires de troisième génération en France, plus tôt qu'il ne l'envisageait jusqu'à présent puisque l'exécutif se fixait comme échéance la mise en service de l'EPR de Flamanville (Manche), prévue en 2023.
"Il nous paraît indispensable aujourd'hui de prendre des décisions courageuses pour sécuriser les générations futures sur la question de l'accès à l'électricité", a déclaré vendredi 1er octobre sur franceinfo Virginie Neumayer, responsable CGT chez EDF et dirigeante fédérale. Le gouvernement pourrait décider la construction de nouveaux réacteurs nucléaires EPR en France avant même la fin du chantier de la centrale de Flamanville (Manche), a indiqué vendredi la ministre déléguée à l'Industrie Agnès Pannier-Runacher.
franceinfo : Que pensez-vous de ce regain de popularité du nucléaire ?
Virginie Neumayer : Le nucléaire, ce sont 75% des électrons qui sont produits sur le territoire et la question du maintien du nucléaire et de son renouvellement est une nécessité qui permet de bénéficier d'une électricité de qualité et de maintenir les localisations des industries. On a vu lors de la crise sanitaire les besoins que nous avions de produire des produits essentiels.
Est-ce que cela peut relancer la filière du nucléaire ?
Depuis plusieurs années il y a eu des décisions qui ont été repoussées, notamment pour renouveler le parc nucléaire et un certain nombre de réacteurs pourraient être amenés à fermer d'ici 10 ou 15 ans. Le nucléaire est une filière industrielle qui s'envisage sur du temps très long. On a une vision, entre le moment où on décide de construire des réacteurs et le moment où on les raccorde sur les réseaux, de 15 à 20 ans. Il nous paraît donc indispensable aujourd'hui de prendre des décisions courageuses pour sécuriser les générations futures sur la question de l'accès à l'électricité.
Quelles décisions faut-il prendre ?
Il faut engager et réussir le renouvellement du parc en France à travers ce que la filière électronucléaire française est en capacité de produire. C'est-à-dire lancer un socle de réacteurs EPR 2 de 6 à 10 réacteurs pour pouvoir disposer de ce moyen pilotable d'électricité à une échéance entre 2035 et 2050. Il est temps de rompre avec des logiques courtermistes.
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