Mme Duflot dialogue à distance avec M. Hollande à propos du Mox, sur fond de lobby nucléaire
Cécile Duflot, secrétaire nationale d'EELV, a réaffirmé mercredi soir sur France 2 que l'"accord de mandature", signé la veille avec le Parti socialiste pour 2012, "n'a pas pas bougé", notamment concernant le MOX
Après un début de polémique à la suite de la disparition d'un passage sur le MOX (combustible nucléaire) de l'accord PS-EELV entériné mardi soir par le bureau national socialiste, la secrétaire nationale d'EELV, invitée mercredi du 20 Heures de France 2, a affirmé que l'accord n'avait "pas bougé" et qu'il contenait le "même texte" et "même paragraphe". "Nous nous engagerons à emploi constant", a-t-elle précisé à propos de la reconversion de la filière de retraitement et de fabrication du MOX.
"Le paragraphe (sur le MOX) existe"
Mme Duflot avait auparavant indiqué que l'accord, comprenant ce point précis, était toujours valide. "Le paragraphe existe : Martine Aubry et Michel Sapin [chargé du projet présidentiel dans l'équipe de François Hollande] confirment la présence intégrale du texte tel qu'il a été acté".
"Je n'en doutais pas une seconde", avait-elle fait valoir précisant que "c'est cet accord qui sera présenté au Conseil fédéral d'EELV samedi et qui sera signé avec le PS si les délégués d'EELV l'approuvent".
M. Holland défend le retraitement du MOX, "pendant le temps nécessaire"
Tout en réaffirmant qu'il n'était "pas pour la sortie du nucléaire, contrairement aux Verts", le candidat PS à la présidentielle, François Hollande, a rappelé mercredi soir sur TF1sa position de passer de 75% aujourd'hui à 50% d'ici 2025. A propos de la filière MOX, il a ajouté : "Je suis pour qu'il y ait encore du retraitement du combustible, il le faut pendant le temps nécessaire".
"On parlait d'une filière Mox - c'est un peu compliqué - c'est le combustible qui sert à alimenter une vingtaine de centrales, bien sûr qu'il va falloir continuer à en fabriquer si nous voulons garder un potentiel, mais à l'horizon 2025, nous réduirons la part du nucléaire", a précisé M. Hollande.
Le candidat socialiste a souligné que "dans un accord, il faut qu'il y ait une cohérence et une clarté. Je l'ai fait. L'accord, c'est ce qui permet le rassemblement, c'est nécessaire".
A la question de savoir si le lobby nucléaire et Areva étaient intervenus auprès du PS, il a répondu: "on parle de lobby nucléaire, ce sont des entreprises - Areva, EDF - ce sont des emplois, il y a des syndicats, des personnels qui se posent des questions, donc il faut les rassurer, c'est normal que je puisse leur dire ce qui va se passer".
Areva a averti le PS
Areva a admis mercredi avoir averti le PS de "conséquences graves" qu'entraînerait selon ce fleuron du nucléaire français, l'arrêt de la filière Mox. Mais, a plaidé le porte-parole du PS Benoît Hamon, il ne s'agit que d'un "retrait provisoire" pour "clarifier" une "différence d'interprétation".
Plus tard, le directeur de la communication de François Hollande, Manuel Valls, est venu ajouter à la confusion en déclarant devant la presse que son parti souhaitait "bien évidemment garder la filière Mox", tout en assurant que le PS n'avait en aucun cas cédé à Areva.
Après la mise au point de Mme Duflot, le ténor EELV Noël Mamère n'a pas caché ses doutes: on ne peut construire l'avenir "avec des gens qui renient leur parole".
Le MOX est un combustible nucléaire recyclé fabriqué à partir d'uranium ou de plutonium. Hautement toxique et radioactif, il est déjà consommé dans des centrales et une spécialité du géant français du nucléaire Areva, qui produit, selon le quotidien "Le Monde", 95% du MOX dans le monde.
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