L'ASN alerte sur le niveau de sûreté de deux centrales nucléaires en France
L'Autorité de sûreté nucléaire a placé sous surveillance renforcée la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire (Cher). L'ASN estime également que la "protection" de l'usine Areva de la Hague contre le risque d'explosion est "insuffisante".
L'Autorité de sécurité nucléaire (ASN) annonce avoir mis sous surveillance renforcée la centrale nucléaire de Belleville-sur-Loire (Cher), mercredi 13 septembre. L'ASN explique avoir pris cette décision en raison de la dégradation du niveau de sûreté qu'elle constate depuis 2016 sur ce site. Le directeur de la centrale a été convoqué par la direction générale de l'ASN le 7 septembre 2017, afin qu'elle lui présente son plan d'action. Un nouveau contrôle de l'ASN sera effectué en avril 2018 afin de vérifier sa mise en œuvre.
Dans le détail, l'autorité a constaté en 2016 une hausse significative du nombre d'événements concernant la surveillance dans la conduite des réacteurs. Elle a observé "une dégradation dans la qualité des réponses qui lui sont fournies, ainsi qu'une réactivité insuffisante de l'exploitant", écrit-elle. Puis, en avril 2017, une inspection a révélé des carences dans "la surveillance et l'entretien de ses installations".
"Dès avril 2016, on a présenté à l'ASN un plan de rigueur pour renforcer la culture de sûreté dans la centrale, se défend EDF auprès de franceinfo. On a mis en place des moyens pour éviter les erreurs humaines, avec des formations supplémentaires et une présence renforcée de managers sur le terrain. Depuis, on a eu moins d’événements significatifs 'sûreté' déclarés."
"Une situation extrêmement grave au niveau financier"
La réduction des coûts de fonctionnement est remise en cause. Pour Martial Chateau, administrateur du réseau Sortir du nucléaire, "cette mise sous surveillance montre qu'il y a dans les centrales et dans tout le nucléaire, aujourd'hui, une situation extrêmement grave au niveau financier. Il y a des volontés de la part de la direction de réduire les frais de fonctionnement".
Sortir du nucléaire avait alerté, il y a quatre ans sur l'état de cette centrale. Elle "a collectionné beaucoup de problèmes depuis qu'elle est en service", déplore Martial Chateau. Pourtant EDF investit plus de 2 milliards d'euros pour prolonger la durée de vie de cette centrale qui a déjà 30 ans. "Je pense que c'est une mauvaise idée de prolonger la durée de vie des centrales, estime le responsable associatif. En prolongeant la durée de vie de ces centrales, on prend un risque énorme d'accidents majeurs quel que soit le lieu."
La Hague "insuffisamment protégée contre le risque d'explosion"
Cette annonce est consécutive de la publication, mardi, par l'ASN d'un document daté du 31 juillet jugeant "insuffisante" la "protection contre le risque d'explosion" de l'usine de retraitement Areva de la Hague, rappelle France 3. "Areva n'a pas été en mesure de mettre en œuvre l'air de balayage de sauvegarde", prévu en cas d'indisponibilité du système principal, dans le temps prévu dans les documents de sûreté, écrit l'ASN.
En pleine restructuration, Areva a expliqué qu'une "analyse a été lancée en vue de mettre en œuvre des actions d'amélioration".
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