EPR : EDF devance l’autorisation du gouvernement et commande la fabrication de pièces essentielles à la construction de ces réacteurs controversés
Alors que l'État n'a officiellement pas encore décidé du lancement d'un programme de construction de centrales nucléaires nouvelle génération EPR, EDF a d’ores et déjà commandé d’importantes pièces forgées essentielles pour ce type d'installations.
EDF lance-t-elle en douce la fabrication de réacteurs EPR ? C'est la crainte des associations anti-nucléaires. L'électricien a en effet demandé fin janvier à Framatome de lancer la fabrication de grosses pièces pour ces réacteurs nouvelle génération, issus de celui de Flamanville. Pourtant le gouvernement n'a officiellement pas encore décidé du lancement d'un programme de construction de nouvelles centrales nucléaires.
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Les usines Framatome du Creusot et de Saint-Marcel en Saône-et-Loire sont parées à se lancer dans le projet Juliette. Un nom poétique pour un programme de fabrication d'énormes pièces forgées pour centrales nucléaires EPR. "On parle de générateurs de vapeur de la cuve et du couvercle, tout l'intérieur de la centrale nucléaire", explique Alexandre Cretiaux, de la CFDT Framatome. C'est EDF qui a demandé à Framatome de réaliser ces pièces. Problème : le gouvernement n'a pas donné son accord pour un nouveau programme de centrales. Les associations accusent EDF d'avancer en catimini.
Il y a là un mécanisme de pied dans la porte : au vu des quantités qui ont été évoquées, cela laisse entendre qu'EDF prend les devants dès maintenant.
Charlotte Mijéon, du réseau Sortir du nucléaireà franceinfo
Pour EDF et Framatome, il s'agit seulement d'anticiper afin d'être prêt en cas de décision favorable du gouvernement. "Il y a de bonnes perspectives sur deux EPR en Grande-Bretagne, souligne Alexandre Cretiaux. On espère que l'État français prenne une décision rapide, a minima avant l'élection présidentielle de 2022, sur deux tranches pour redonner de la visibilité à la filière nucléaire." Officiellement l'État ne doit pas rendre sa décision avant la mise en service du premier EPR à Flamanville. C'est à dire après la présidentielle.
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