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Notre-Dame-des-Landes : le gouvernement met en place une "commission de dialogue"

Volonté d'apaisement ? Le gouvernement annonce la mise en place d'une "commission de dialogue", après une nouvelle journée de heurts entre forces de l'ordre et opposants au projet d'aéroport. "Pas de dialogue sans le retrait des forces de police", rétorquent les manifestants.
Article rédigé par Cécile Quéguiner
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (Stéphane Mahé Reuters)

Nouvelle tentative d'apaisement du gouvernement ? Matignon annonce ce samedi soir la mise en place d'"une commission de dialogue " autour du futur aéroport à Notre-Dame-des-Landes, pour "exposer " le projet et "entendre toutes les parties prenantes ", dit-il. Réponse des manifestants : "La proposition de Jean-Marc Ayrault vient un peu tard , a déclaré Julien Durand, porte-parole de la principale association d'opposants, l'Acipa. Nous voulons le retrait total des forces de police du secteur. C'est la première condition pour qu'on puisse réfléchir à un dialogue avec le gouvernement ". 

C'est pourtant le deuxième pas de la journée. Dans un communiqué commun déjà, les trois ministres de l'Agriculture, de l'Écologie et des Transports ont confirmé la nécessité de poursuivre le projet d'aéroport, tout en annonçant le renforcement des procédures en faveur de l'environnement.

"Pas de défrichement à Notre-Dame-des-Landes avant six mois"

Cela signifie la création d'un "comité scientifique composé avec toutes les garanties d'indépendance et de transparence, et présidé par un expert scientifique". Comité chargé de protéger la biodiversité et les zones humides dans le cadre de la loi sur l'eau et de donner sa validation au projet. Concrètement, cela signifie surtout que les tout premiers travaux qui devaient débuter en janvier sont repoussés. "Il n'y aura pas de défrichement à Notre-Dame-des-Landes avant six mois ", précise l'entourage de Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture. 

Les ministres se sont engagés aussi dans leur communiqué à préserver les terres agricoles dans ce projet. En créant là encore une mission censée "identifier localement les moyens de minimiser l'impact du chantier sur les surfaces agricoles ". Ils affirment en outre que les 250 hectares de terres qui doivent être "artificialisés " pour construire les pistes, seront compensées par la mise à disposition de friches agricoles disponibles. 

Incidents devant la préfecture de Nantes

Le premier communiqué en tout cas n'avait pas convaincu sur le terrain. Quelques heures après sa publication, la tension semble être au contraire encore monté d'un cran. Des incidents ont éclaté devant la préfecture à Nantes, à 35 km du site de Notre-Dame-des-Landes, où les milliers d'opposants à l'aéroport ont convergé en fin d'après-midi. Les CRS ont déployé des lances à eau pour disperser la foule. Foule de 8.000 personnes, selon les organisateurs. 

Toute la journée déjà, les gendarmes ont tenté de déloger les derniers squatteurs de la zone, avec force grenades lacrymogènes ou assourdissantes, contre les cailloux, bouteilles fusées de détresse et coktails Molotov des manifestants.

Lire notre article Notre-Dame-des-Landes : nouveaux affrontements entre forces de l'ordre et opposants

Selon le bilan de la préfecture de Loire-Atlantique, au moins quatre opposants ont été blessées, mais aussi deux gendarmes et un CRS dans la soirée qui a reçu un pavé dans la mâchoire. Huit personnes ont été interpellées.  

 

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