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Migrants : la "méthode douce" de la mairie de Paris ne fait pas l’unanimité

Il n’y a pas qu’à Calais et à Menton que les migrants affluent. A Paris, les squats se multiplient et la maire a du mal à faire face à cette situation. Pour autant, elle refuse d'expulser plusieurs centaines de personnes qui occupent actuellement un lycée désaffecté du 19e arrondissement de la capitale et les sous-sols de la cité de la mode.
Article rédigé par franceinfo
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  (La mairie de Paris n'envisage pas d'expulser les clandestins réfugiés au lycée de la rue Jean Quarré © Reuterus / Stéphane Mahe)

Lundi 3 juillet, la mairie de Paris a annoncé que la centaine de migrants occupant un lycée désaffecté du 19e arrondissement ne seraient pas expulsés. Cette décision concerne également les 300 à 400 migrants qui occupent les sous-sols de la cité de la mode, près de la gare d’Austerlitz.

La méthode de la mairie de Paris peut se résumer en trois principes : pas d’expulsion, un recensement minutieux des personnes présentes, et des solutions d’hébergements d’urgence en attendant que leurs situations soient traitées par l’administration.

"Paris, comme la France, doit offrir une protection à ceux qui fuient les guerres et qui après un voyage au péril de leur vie arrivent à Paris ou en France. Nous avons un devoir de solidarité, et il nous fait traiter avec responsabilité ce problème. C’est la raison pour laquelle nous avons mis en place une méthode de recensement, puis d’accompagnement humanitaire de tous les migrants ", explique Bruno Julliard, premier adjoint PS de la maire de Paris.

"C’est un très mauvais signal " (Roger Karoutchi)

Depuis le mois de juin 1.300 personnes ont été placées en hébergements d’urgence, mais il en manque énormément. Pour lutter contre cette pénurie, "la mairie de Paris va faire des propositions dans les prochains jours à l’Etat, avec la mise à disposition d’immeubles vacants que nous pouvons transformer en lieux d’hébergements d’urgence ", annonce Bruno Julliard. "Il nous faut anticiper l’hiver prochain et l’arrivée des migrants. "

Les opposants d’Anne Hidalgo ne sont pas du tout enchantés par cette solution. Ils craignent une multiplication des squats et que cela incite les migrants à venir à Paris.

"La mairie a tort parce que les immigrés qui sont dans ce bâtiment, qui l’occupent illégalement, et qui sont pour la plupart en situation irrégulière, ne sont pas des demandeurs d’asile. C’est un très mauvais signal. Imaginez, vous venez à Paris, vous occupez un établissement et on vous y laisse. On ne contrôle pas, " réagit Roger Karoutchi, sénateur Les Républicains des Hauts-de-Seine. "Le meilleur moyen de sauver le droit d’asile en France c’est de raccompagner aux frontières ceux qui sont en situation irrégulière et clandestine," estime-t-il.

Migrants : la méthode douce de la mairie de Paris ne fait pas l’unanimité. Le reportage d'Anne-Laure Dagnet

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