Marié avec une femme, Wilfrid ne peut pas s'appeler Chloé
Un juge a estimé que reconnaître le changement de sexe d'un homme marié revenait à "demander l'autorisation du mariage homosexuel".
Pour le couple, la déception est grande. Le tribunal correctionnel de Brest (Finistère) a refusé jeudi 15 décembre le changement d'identité de Wilfrid, devenu Chloé après une opération, qui voulait obtenir un état-civil féminin tout en restant marié avec la femme dont il a eu trois enfants.
Sa démarche "revenait à demander l'autorisation du mariage homosexuel, à faire en sorte que celui-ci ait une existence juridique. Dans notre droit français, c'est interdit", a déploré Me Emmanuel Ludot, l'avocat de Wilfrid Avrillon. Il a ajouté que le tribunal aurait pu accéder à cette requête si le demandeur était célibataire.
"Si tu ne divorces pas, tu resteras un homme !"
Le 27 octobre dernier, le couple affichait ses espoirs, rappelle Têtu. En effet, le ministère public ne s'était pas opposé à la demande de changement d'identité de Wilfrid/Chloé, et il n'avait en outre pas demandé l'annulation du mariage. Le juge n'a finalement pas suivi cet avis.
L'avocat de celui qui est condamné à rester "M. Avrillon" a déclaré vouloir faire appel de ce jugement. Il a également décidé de poser une question prioritaire de constitutionnalité sur le sujet. "Bien entendu, le changement d'identité serait accordé [à Wilfrid Avrillon] s'il venait à divorcer. Mais qu'est-ce que c'est que ce chantage, où l'on fait pression sur un homme devenu femme en lui disant 'si tu ne divorces pas, tu resteras un homme' ?'", s'est insurgé Me Ludot.
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