Mariage pour tous : trois députés UMP rappelés à l'ordre après un incident à l'Assemblée
Dans la nuit du jeudi au vendredi 19 avril, ils avaient menacé physiquement un membre du cabinet de la ministre de la Justice. Ils n'ont pas été sanctionnés financièrement.
Yves Albarello, Daniel Fasquelle et Marc Le Fur écopent d'un simple rappel à l'ordre. Contrairement à ce qu'avait annoncé le président de l'Assemblée nationale, Claude Bartolone, mercredi 24 avril, les trois députés ne seront pas sanctionnés financièrement par le bureau de l'Assemblée en raison de leur comportement dans l'hémicycle, dans la nuit du jeudi au vendredi 19 avril.
En plein débat sur le mariage pour tous, ils s'étaient rués vers les bancs du gouvernement et avaient menacé physiquement un fonctionnaire du ministère de la Justice. Cet incident avait provoqué une suspension de séance, et la colère de Claude Bartolone.
Un simple rappel à l'ordre
Le bureau de l'Assemblée nationale, qui comprend 22 membres représentant tous les groupes politiques de l'hémicycle, a donc décidé à l'unanimité d'infliger aux trois élus un simple "rappel à l'ordre", non assorti d'une inscription au procès verbal, comme cela avait été évoqué dans un premier temps. Une telle sanction les aurait privés pendant un mois du quart de leur indemnité parlementaire, soit environ 1 400 euros.
Le bureau a également décidé d'envoyer une lettre au ministre des Relations avec le Parlement, Alain Vidalies, "demandant aux membres du gouvernement de faire également preuve de retenue dans l'hémicycle".
Les députés sanctionnés "pas intimidés"
Daniel Fasquelle et Marc Le Fur, deux des trois élus sanctionnés, ont affirmé qu'ils ne se laisseraient "pas intimider". Dans les couloirs du Palais-Bourbon, les deux députés ont réagi à la sanction : "Nous sanctionner, nous obliger à la censure nous semblent des méthodes d'un autre âge", a jugé Marc Le Fur. Lors du débat sur le mariage des homosexuels, pendant "des jours, on nous a répondu : 'Cause toujours', nous posions des questions, on n'y répondait pas et maintenant, on nous dit 'taisez-vous' !", s'est indigné le député des Côtes-d'Armor.
"Il y avait un climat de tension pour créer un incident qui a été mis en place par le pouvoir", a dénoncé pour sa part Daniel Fasquelle, qui "regrette" la "bousculade" qui "n'aurait pas dû avoir lieu". "Maintenant que cet incident a eu lieu (...), on fait en sorte de" le "monter en épingle", a regretté ce député du Pas-de-Calais en visant la majorité.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.