Cet article date de plus de dix ans.

La police des Yvelines accusée de faire du chantage à la naturalisation

Une jeune Russe affirme que les agents lui ont demandé d'espionner la Manif pour tous. Le ministère de l'Intérieur a saisi la police des polices. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1 min
Des manifestants contre le mariage des homosexuels à Versailles (Yvelines), le 15 décembre 2013. (MICHEL STOUPAK / CITIZENSIDE / AFP)

Près de neuf ans après l'installation de ses parents dans les Yvelines, Anna, née à Saint-Pétersbourg, en Russie, demande sa naturalisation à ses 18 ans, en mars 2013. Selon Le Figaro du mercredi 5 mars, la police en aurait profité pour lui demander d'espionner la Manif pour tous, dans une sorte de chantage. 

Dans sa lettre de motivation, Anna indiquait qu'elle s'intéressait à la vie politique de son pays et qu'elle avait déjà participé à "un meeting" et à "des manifestations", raconte le quoditien. Il détaille ce que la jeune étudiante raconte de son entretien avec la police, en septembre 2013. "Est-ce que vous trouvez que quand on appartient à un pays, il faut aider la police ?" lui demandent notamment les agents. Le commandant assène : "Je vois que vous n'avez aucune motivation pour acquérir la nationalité française."

Et de réclamer "des noms précis". Rendez-vous est pris pour la manifestation suivante, à laquelle la jeune fille refuse de se rendre, malgré les nombreuses pressions par SMS qu'elle dit avoir reçues sur son portable. 

Une enquête interne est lancée

"Une source proche du dossier affirme qu'à la préfecture des Yvelines, en interne, on admet 'une grosse erreur' due à 'une grosse pression de la Direction centrale du renseignement intérieur pour avoir des renseignements sur la Manif pour tous'", précise Le Figaro

Mercredi, le ministre de l'Intérieur a demandé que l'Inspection générale de la police nationale soit saisie d'une enquête. "A la demande du ministre, le directeur général de la police nationale saisira l'inspection générale de la police nationale afin de recouper avec la plus grande précision les faits rapportés", indique le communiqué du ministère. Les conclusions doivent être rendues sous un mois.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.