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Suicides dans la police : "Nous sommes perpétuellement en deuil, il est temps que ça s'arrête"

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Article rédigé par franceinfo
Radio France

Alors que les fonctionnaires de police se mobilisent vendredi après le suicide jeudi de deux de leurs collègues, David Olivier Reverdy, secrétaire national adjoint d'Alliance appelle à ce que l'administration prenne la "mesure du problème".

Les principaux syndicats de police appellent à des rassemblements devant les commissariats vendredi 19 avril, pour "manifester le ras le bol", "la fatigue" et "la souffrance", annonce sur franceinfo David Olivier Reverdy, secrétaire national adjoint d'Alliance, après le suicide jeudi de deux fonctionnaires de police, à Paris et à Montpellier. Cela porte à 28 le nombre de suicides dans la police depuis le début de l'année. "Il est temps que ça s'arrête, que ça change et que notre administration prenne enfin la mesure du problème", a exhorté David-Olivier Reverdy.

franceinfo : Vous manifestez aujourd'hui pour dire quoi ?

David-Olivier Reverdy : Pour manifester le ras-le-bol de cette vague de suicides, le ras-le-bol de la fatigue qui est la nôtre, de la souffrance qui est la nôtre et le ras-le-bol d'être en deuil, parce que nous sommes perpétuellement en deuil. On en est à 28 suicides depuis le début de l'année, un agent tous les quatre jours. Il est temps que ça s'arrête, que ça change et que notre administration prenne enfin la mesure du problème. Le suremploi qui est le nôtre est problématique, cela génère des absences de repos, de la fatigue. On n'a plus de vie de famille. Le management archaïque, dans pas mal d'endroits, est problématique aussi. Il faut s'y atteler et pointer du doigt les managers facteurs de risques psycho-sociaux pour qu'ils arrêtent de sévir.

Est-ce qu'il y a un lien avec la menace terroriste et avec les week-ends de mobilisation à répétition ? Est-ce que cela participe à cet épuisement ou est-ce que c'est un mal plus ancien ?

L'opérationnel est un facteur d'aggravation de ces risques. Le surmenage, le suremploi ça date de l'époque terroriste, il y a quelques années et on n'en est pas sortis. Mais à cela s'ajoute des crises sociales, des sommets, des manifestations internationales dont nous devons assurer la sécurité. Et tout cela crée, avec un manque de moyens important, des difficultés dans nos rangs.

Le directeur général de la police vous a apporté hier soir son soutien, c'est rarissime, il demande aux commissaires de s'associer au mouvement, comment vous interprétez cela ?

On se félicite mais ce qui est paradoxal c'est que notre directeur général soit obligé d'écrire par note de service à l'attention des directeurs le fait de nous laisser manifester en silence, sans banderole devant chaque commissariat. C'est quand même révélateur d'un symptôme qui est le nôtre aujourd'hui dans la police.

Vous appelez les Français à vous rejoindre ou c'est uniquement pour les policiers ?

Bien évidemment, tous les Français sont appelés à nous rejoindre. Les policiers mais aussi la population parce qu'il y a quelques mois, quelques années, on défilait dans les rues de Paris pour soutenir la police. Aujourd'hui, on est plutôt dans le dénigrement, au moins de certains, mais j'ai toujours espoir que la majorité des Français supportent la police et on les attend à 11h30 devant tous les commissariats de France.

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