Rassemblements de femmes de policier : "On veut dire stop aux suicides chez les forces de l'ordre"
Plusieurs femmes de policiers se sont rassemblées vendredi à Paris, Lille et Toulouse pour dénoncer les conditions de travail de leur compagnon et demander des réponses de l'État face à une vague de suicides.
"Quand on entend tous ces suicides, on se demande si demain cela ne va pas être notre tour", a déclaré sur franceinfo Isabelle, femme de policier. Plusieurs rassemblements se sont déroulés vendredi 16 août, à Toulouse, Lille et Paris, à l’appel de l’association "Les femmes de forces de l'ordre en colère". Les manifestantes, qui étaient une dizaine à Paris, une dizaine à Lille et une quinzaine à Toulouse, ont dénoncé les conditions de travail de leurs époux, ainsi que l'absence de réponse de l'Etat face au phénomène des suicides chez les policiers.
À Paris, les manifestantes, qui portaient des masques blancs sur lesquels coulaient des larmes rouge sang, se sont réunies devant le ministère de l'Intérieur. "S’il te plait Président, prend soin de mon papa", était écrit sur une pancarte. Les messages dénonçaient tous "l’indifférence" ou le "laxisme d’État" vis-à-vis des policiers qui ont mis fin à leurs jours.
47 suicides de policiers depuis le début de l'année
Selon Isabelle, membre de l'association à l'origine de cette mobilisation, le message est clair : "On veut dire stop au suicide chez les forces de l'ordre. En tout, 47 policiers se sont suicidés depuis le début de l'année. Et si l'on compte les pompiers, les militaires, les gendarmes ou encore la police municipale, on arrive à 78 suicides depuis début 2019."
Les manifestantes ont souligné les "jours de repos qui sautent pour les forces de l'ordre", "les menaces de mort reçues régulièrement par les policiers" ou encore "les pressions hiérarchiques et la politique du chiffre". Isabelle pense qu’il faut "améliorer leurs conditions matérielles", parce qu’il n’est par exemple "pas normal qu’un policier circule avec un véhicule qui ne passerait pas au contrôle technique".
L'association demande à être reçue en urgence par le ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner. En avril dernier, une cellule de prévention des suicides avaient été mise en place afin d'enrayer le phénomène.
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